Suite au prix La Gacilly x Fisheye 2016, Julie Hascoët ne cesse de documenter les territoires. Retour sur le parcours d’une artiste talentueuse et prolifique.
De la Bretagne au Mexique, Julie Hascoët photographie le territoire qu’elle arpente. « Mon travail oscille entre écriture documentaire et approche poétique, et s’articule autour des notions de ruine, de métamorphose et de résistance », confie la photographe. En 2016, elle est l’une des lauréates du concours des photographes émergents lancé par le Festival La Gacilly, en partenariat avec Fisheye. Sa série Battre la campagne, un chapitre du projet Murs de l’Atlantique, séduit le jury. Depuis 2013, elle propose un dialogue visuel entre les constructions bétonnées (blockhaus, bunkers) héritées de la Seconde Guerre et les free parties, des fêtes clandestines et illégales organisées par des amateurs de musiques électroniques. En documentant ces deux phénomènes, elle questionne le rapport de l’homme à son environnement. Elle a ainsi exposé ses images durant le festival breton, au sein du Magasin de Jouets pendant les Rencontres d’Arles, et à la Fisheye Gallery à l’automne 2016. En 2017, ce projet a voyagé en Belgique, lors du festival Brassage Photographique. Un projet tentaculaire réalisé sur le territoire breton, encore en cours. La série sera projetée dans le cadre de l’exposition Électro qui se tiendra du 9 avril au 11 août prochain à la Philharmonie de Paris, à la Cité de la Musique, sous le commissariat de Jean-Yves Leloup.
Étudier les villes
Référencée comme une photographe de terrain, elle ne cesse de construire des liens entre évolution et territoire. Elle est invitée à la galerie Le Carré d’Art, à Chartres-de-Bretagne, pour une résidence de création d’un an en février 2017. En résulte une promenade photographique entre Chartres-de-Bretagne et les quatre villes avec lesquelles celle-ci est jumelée. La photographie est un prétexte pour étudier les cités et leurs ressemblances. Exposition, puis ouvrage, Twins, paru aux éditions Poursuite en mars 2018, a été retenu par la plateforme londonienne Unveil’d pour son Photobook Award 2018.
Actuellement en résidence à La Métive, lieu de création artistique pluridisciplinaire situé à Moutier-d’Ahun, en Creuse, Julie Hascoët poursuit ses pérégrinations sur le paysage. Elle mêle là encore images et cartographie.
Fascinée par les fanzines, elle continue de travailler sur le projet de fanzine, Zines of the Zone, une collection nomade dédiée à l’auto-édition photographique qu’elle a cofondée. Elle anime également des ateliers sur le sujet.
© Julie Hascoët