Fisheye affiche cette année encore son engagement pour les thématiques environnementales. En témoigne la 4e édition du partenariat avec le festival de La Gacilly, dont le thème « Nouvelles frontières » a attiré plus de trois cents candidats. Focus sur l’un des trois lauréats : Julien Mauve. Son travail est à découvrir à Arles, à la Fisheye Gallery / Le Magasin de Jouets jusqu’au 31 août.
À travers ses séries à l’ambiance cinématographique, Julien Mauve, 35 ans, interroge la place de l’homme dans l’espace, à travers des questionnements portant sur l’avenir de notre civilisation, les menaces qui nous guettent, notre rapport à la science et à la technologie. Sa série L’Île aux libellules a été inspirée par l’Hy-Brasil, une île fantôme qui apparaissait sur les cartes maritimes de 1325 jusqu’à la fin du XVIIIe siècle, au large de l’Irlande. « Il me fallait explorer cette légende visuellement », précise-t-il. Et c’est au Japon qu’il a trouvé le décor idéal. « Là-bas, les îles volcaniques sont nombreuses et préservées. Il s’agit d’un pays animiste, où la nature occupe une place sacrée. J’ai senti une réelle harmonie entre les constructions humaines et l’écosystème terrestre, notamment dans les nombreuses zones montagneuses peu peuplées, au centre du pays », explique-t-il. Si l’homme est absent de ses images, il est pourtant bien présent à travers les constructions. Où est-il allé se réfugier, d’ailleurs ? Incertitudes humaine et écologique. « Une société pacifiée n’exclut pas les terrifiants coups de tonnerre faisant ressurgir le réel: crise économique, terrorisme et catastrophes naturelles », ajoute Julien Mauve. Ce dernier développe une vision plutôt pessimiste du monde : « Je suis effrayé par la vitesse à laquelle nous brûlons nos ressources. Je retrouve un peu d’optimisme quand je vois les mobilisations récentes sur le climat. La nature restera plus forte que nous. Notre avenir dépendra de notre capacité à continuer d’évoluer en harmonie avec l’écosystème dans lequel nous vivons. »
© Nina Peyrachon
© Julien Mauve