« A Shaded Path » : portraits d’une transition générationnelle

01 septembre 2017   •  
Écrit par Anaïs Viand
« A Shaded Path » : portraits d’une transition générationnelle

En 2016, le jeune photographe parisien Elliott Verdier a vécu quatre mois au Kyrgyzstan, un pays situé en Asie Centrale. A Shaded Path souligne les disparités intergénérationnelles d’un pays peu connu des occidentaux. Le chemin proposé par Elliott est à la fois sociologique, historique et contemplatif. 

Elliott Verdier découvre la photo très jeune, avec son babysitter. Ce dernier lui fait faire le tour de Paris avec un appareil photo jetable. « J’ai encore les photos et sur la moitié, j’ai mes doigts sur l’objectif », se souvient-il. Aucun doute, cet évènement affecte considérablement sa vie : « c’est à ce moment là que j’ai décidé d’être photographe plutôt que vendeur de tickets de métro, ma première passion ». Son chemin semble être tout tracé. Il se rend pour la première fois en Asie à l’âge de 19 ans. Quelques années plus tard, en 2015, il voyage en Birmanie. En 2016, il poursuit sa découverte de l’Asie en se rendant au Kyrgyzstan à deux reprises. Un pays dont il ne connaissait ni le nom ni l’existence. « J’ai toujours été attiré par les pays dont on ne parle pas assez et les régions désertées par les touristes » nous confie-t-il. Armé d’une chambre photographique, il s’en va déterrer les souvenirs du passé. 

© Elliott Verdier
© Elliott Verdier

Kyrgyzstan : un pays contrasté

En plus de nous faire voyager dans un pays peu connu des occidentaux, il parvient à dresser un portrait contemplatif d’un pays à deux vitesses. Durant quatre mois, Elliott Verdier a documenté une société tiraillée par le passé et l’avenir, par le remords et l’espoir. Car A Shaded Path (ndlr, « un chemin ombragé », en français) présente une génération nostalgique de l’URSS en même temps qu’une jeunesse dynamique essayant de mettre le pays sur le chemin de la modernité. Il approche nombre de Kirghizes grâce à son passé de footballer, « un langage universel ». Pour chacune de ses rencontres, c’est un individu et/ou un paysage qu’il sort de l’ombre. On aperçoit par exemple, une femme travaillant depuis 40 ans dans une usine fabricant des ampoules. Si elle paraît épuisée, elle demeure pourtant rêveuse. Des vétérans de la Seconde Guerre mondiale nous transpercent de leur regard. Les plus jeunes, quant à eux, traînent les reliques du passé. Merci donc à son babysitter d’avoir fait bifurquer son chemin.© Elliott Verdier

© Elliott Verdier© Elliott Verdier
© Elliott Verdier
© Elliott Verdier
© Elliott Verdier
© Elliott Verdier
© Elliott Verdier
© Elliott Verdier
© Elliott Verdier
© Elliott Verdier
© Elliott Verdier

© Elliott Verdier

© Elliott Verdier

© Elliott Verdier

Images extraites de la série A Shaded Path © Elliott Verdier

Explorez
La sélection Instagram #497 : ni blanc ni noir
© collage.art.syb / Instagram
La sélection Instagram #497 : ni blanc ni noir
Les artistes de notre sélection Instagram de la semaine plongent dans un océan monochrome. Iels sondent les nuances de gris, les noirs...
11 mars 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Les coups de cœur #535 : Clara Vincent et Francesco Freddo
© Francesco Freddo
Les coups de cœur #535 : Clara Vincent et Francesco Freddo
Clara Vincent et Francesco Freddo, nous coups de cœur de la semaine, se sont tous·tes les deux plongé·es dans le médium photographique...
10 mars 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Les images de la semaine du 03.03.25 au 09.03.25 : affirmation de soi et curiosité
© Clémentine Balcaen
Les images de la semaine du 03.03.25 au 09.03.25 : affirmation de soi et curiosité
C’est l’heure du récap ! Cette semaine, les pages de Fisheye partagent des récits d’affirmation de soi. En parallèle, elles révèlent...
09 mars 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Photographie post-mortem : pont sensible entre vivant·es et défunt·es
© Hervé Bohnert. Exposition Les Immortels à la librairie Alain Brieux, photographe non identifié, sans titre, vers 1860.
Photographie post-mortem : pont sensible entre vivant·es et défunt·es
Le livre Posthume rassemble une centaine de clichés de défunt·es et d’objets funéraires issus de la collection de l’artiste Hervé...
06 mars 2025   •  
Écrit par Ana Corderot
Nos derniers articles
Voir tous les articles
Taras Bychko : un patchwork d’instantanés pour définir l’émigration 
© Taras Bychko
Taras Bychko : un patchwork d’instantanés pour définir l’émigration 
Dans Where Paths Meet, Taras Bychko compose un patchwork d’instantanés et d’émotions pour définir les contours de l’émigration. Pour ce...
Il y a 10 heures   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Alessia Glaviano, l’œil Nouvelle Vogue
Portrait d'Alessia Glaviano © Marco Glaviano
Alessia Glaviano, l’œil Nouvelle Vogue
Alors que la neuvième édition du PhotoVogue Festival vient de s’achever, Alessia Glaviano, directrice de l’événement, revient sur son...
13 mars 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Lee Miller, mélancolie débordante et chambres d'hôtel : dans la photothèque d'Éloïse Labarbe-Lafon
Diane et Luna, 2023 © Eloïse Labarbe-Lafon
Lee Miller, mélancolie débordante et chambres d’hôtel : dans la photothèque d’Éloïse Labarbe-Lafon
Des premiers émois photographiques aux coups de cœur les plus récents, les auteurices publié·es sur les pages de Fisheye reviennent sur...
12 mars 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Fisheye #70 : la photographie de mode montre ses griffes
© Léo Baranger
Fisheye #70 : la photographie de mode montre ses griffes
Alors que la Fashion Week parisienne vient de s’achever, Fisheye consacre son numéro #70 à la mode. Au fil des pages, photographes et...
12 mars 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet