Voici deux photographes intéressés par les lignes et l’urbain. Fabrice Fouillet nous emporte à Hong Kong, et Ilker Karaman en Turquie. Les coups de cœur #207.
Fabrice Fouillet
« La densité architecturale est aujourd’hui largement répandue en Chine et ailleurs. Elle m’évoque autant de fascination que d’effroi. Je pense que ce sentiment ambivalent est le point de départ de ma série
Résidence Oasis. J’ai choisi Hong Kong, car la ville a la particularité historique et culturelle d’avoir toujours conçu ses logements pour recevoir une certaine densité. La situation géographique de la ville implique de nombreuses zones montagneuses aboutissant à un manque considérable de surface développable. Dans ce contexte, la verticalité semble s’imposer comme seule réponse architecturale de la part des autorités afin de faire face à une carence d’habitation constante sur un territoire géographiquement complexe. Je voulais montrer comment les centres commerciaux, quartiers-dortoirs, parkings, écoles et autres infrastructures s’entremêlent et constituent finalement des espaces limités où se superposent, se perdent et se dissolvent toutes tentatives différenciées d’architecture ou d’urbanisme. »
© Fabrice Fouillet
Ilker Karaman
« Prendre conscience de la beauté visuelle qui nous entoure n’est pas si facile pour l’homme du monde moderne. Or le 8ᵉ art est un outil de relaxation mentale qui libère le photographe des routines de la vie quotidienne et du stress », confie Ilker Karaman. Basé en Turquie, cet artiste pratique surtout la photographie de rue. « J’aime beaucoup regarder les distributions d’ombres et de lumières sur les espaces », précise-t-il. Ilker pratique aussi l’autoportrait. « S’examiner soi-même pour savoir qui nous sommes. Une quête interminable. En réalisant ces images, j’essaye de me découvrir et j’essaye de questionner le spectateur aussi », commente-t-il. Ses images constituent un joli puzzle coloré.
© Ilker Karaman