Les coups de cœur #322

04 janvier 2021   •  
Écrit par Lou Tsatsas
Les coups de cœur #322

Andrés González Tilve et Camouna, nos coups de cœur #322, parviennent à révéler l’âme des gens. Le premier la capture au cœur d’un marché vietnamien, et la seconde à travers la nudité.

Andrés González Tilve

Né en 1985 dans la région de la Galice, en Espagne, Andrés González Tilve a fait des études de commerces avant de se tourner vers la photographie. En 2016, il voyage à l’autre bout du monde, au Vietnam, pour démarrer un projet personnel. « J’ai ensuite réalisé la suite de ce projet en 2018. J’ai passé trois mois à voyager de part et d’autre du pays, puis au Laos et au Cambodge », ajoute-t-il. Grand observateur, l’auteur aime se laisser guider par ses émotions, et s’attache à capturer son environnement avec réalisme. « Je me suis rendu dans ce territoire par hasard, à l’occasion du mariage d’une ancienne collègue à moi. Celle-ci m’a alors parlé de Can Tho (la plus grande ville du delta du Mekong) et de ses fameux marchés flottants », ajoute-t-il. Des lieux grouillants de monde, et d’énergie. Sur place, dès quatre heures du matin, les marchants commencent à vendre leurs produits. Inspiré par le tumulte ambiant, Andrés González Tilve parvient à saisir des instants sensibles, de rares moments de calme au cœur d’un espace effervescent.

© Andrés González Tilve

© Andrés González Tilve© Andrés González Tilve

© Andrés González Tilve© Andrés González Tilve

© Andrés González Tilve

Camouna

« Je photographie à l’instinct, comme on discute avec quelqu’un. Une fois libérées des gênes, des pudeurs, mes modèles vivent et expriment ce qu’elles sont, ce qu’elles ont en elles au moment précis de notre rencontre. Je photographie en chacune l’éclosion. Sans mise en scène, je m’abandonne à capter tout ce que je reçois tout en sculptant le mouvement qui se dessine »

, raconte Camouna, photographe et comedienne de 34 ans. Passionnée par les corps, et la peau qui est « de toutes les couleurs de [s]a palette, celle qu’[elle] préfère », l’artiste travaille le nu et s’attache à révéler, découvrir et aimer les corps. « Mes clichés peuvent être considérés comme féministes. Ils sont sensibles, crus, cruels, enfouis, bruts, simples, sans chichi, instinctifs, démasqués… », confie-t-elle. En s’entourant de personnes qu’elle connaît bien, Camouna se laisse guider par la confiance mutuelle, par un besoin de donner à voir des femmes fières, libérées. « Mes modèles ne sont pas des professionnelles. En choisissant de poser ainsi, elles véhiculent une sorte d’empowerment », poursuit-elle. Une exploration délicate du female gaze.

© Camouna

© Camouna© Camouna
© Camouna© Camouna

© Camouna

© Camouna

Image d’ouverture : © Camouna

Explorez
Marion Gronier, la folie et le regard
© Marion Gronier, Quelque chose comme une araignée / Courtesy of the artist and Prix Caritas Photo Sociale
Marion Gronier, la folie et le regard
Pendant deux ans, Marion Gronier a arpenté des institutions psychiatriques en France et au Sénégal. Sans jamais montrer de visages, elle...
Il y a 1 heure   •  
Écrit par Milena III
Daniel Obasi : l'étoffe de la révolte
Beautiful Resistance © Daniel Obasi
Daniel Obasi : l’étoffe de la révolte
À Lagos, Daniel Obasi, 30 ans, met en lumière les communautés marginalisées du Niger à travers une mode émancipatrice et...
08 mai 2025   •  
Écrit par Milena III
À la Bourse de commerce, Deana Lawson suscite la réflexion
Bendy, 2019. Pinault Collection. © Deana Lawson / courtesy de l’artiste et de David Kordansky Gallery
À la Bourse de commerce, Deana Lawson suscite la réflexion
Jusqu’au 25 août 2025, la Bourse de commerce, à Paris, accueille la première exposition monographique de Deana Lawson en France. Sur les...
06 mai 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Bienal’25 Fotografia do Porto : bâtir dès maintenant le monde de demain
© Claudia Andujar & A Luta Yanomami
Bienal’25 Fotografia do Porto : bâtir dès maintenant le monde de demain
La Bienal’25 Fotografia do Porto se tiendra du 15 mai au 29 juillet prochain. Cette année, la thématique « Tomorrow Today » traverse les...
01 mai 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Nos derniers articles
Voir tous les articles
Marion Gronier, la folie et le regard
© Marion Gronier, Quelque chose comme une araignée / Courtesy of the artist and Prix Caritas Photo Sociale
Marion Gronier, la folie et le regard
Pendant deux ans, Marion Gronier a arpenté des institutions psychiatriques en France et au Sénégal. Sans jamais montrer de visages, elle...
Il y a 1 heure   •  
Écrit par Milena III
Anouk Durocher : portrait d'une révolution intime
© Anouk Durocher
Anouk Durocher : portrait d’une révolution intime
Nous avons posé quelques questions à Anouk Durocher, artiste exposée à Circulation(s) 2025. Dans son travail, elle explore l'approche...
08 mai 2025   •  
Écrit par Costanza Spina
Daniel Obasi : l'étoffe de la révolte
Beautiful Resistance © Daniel Obasi
Daniel Obasi : l’étoffe de la révolte
À Lagos, Daniel Obasi, 30 ans, met en lumière les communautés marginalisées du Niger à travers une mode émancipatrice et...
08 mai 2025   •  
Écrit par Milena III
Santé mentale et photographie : 22 séries qui expriment les maux
© No Sovereign Author
Santé mentale et photographie : 22 séries qui expriment les maux
La santé mentale est la grande cause de l’année 2025 en France. Pour cette occasion, la rédaction de Fisheye vous invite à (re)découvrir...
07 mai 2025   •  
Écrit par Fisheye Magazine