Avec une sensibilité commune, Gauthier Bedrignans et Jules Canquelain, nos coups de cœur #365, capturent la fête, les errances nocturnes, la communauté LGBTQIA+ comme les trésors du quotidien.
Gauthier Bedrignans
« La photographie est arrivée par hasard dans ma vie. Après un cursus dans l’audiovisuel, j’ai acheté un Canon AE-1. La découverte de l’argentique m’a profondément bouleversé, de par son processus rigoureux et lent dans un monde filant à toute allure »,
confie Gauthier Bedrignans. Avide d’en apprendre davantage sur le médium, l’auteur intègre ensuite un cursus de photojournalisme et photographie documentaire à l’école SPEOS. Diplômé en 2021, il poursuit, depuis, une œuvre engagée, s’inspirant « du positionnement de l’être humain dans la société ». Privilégiant une approche en noir et blanc, qui lui permet de jouer avec l’intemporalité, en supprimant toute distraction liée à la couleur, il suit les traces de ses différents modèles – Marc Riboud, Henri Cartier-Bresson, Sergio Larrin, Jane Evelyn Atwood ou encore Diane Arbus – et développe des récits sensibles, au plus proche de l’homme. « Ayant passé quelques années dans le milieu festif, j’ai souhaité redécouvrir ce vagabondage nocturne d’un œil neuf à travers le médium. Je travaille depuis un mois sur la thématique de Paris la nuit – une errance qui aborde l’énergie et l’ambiance floues, incertaines, décomplexées des soirées parisiennes », précise l’artiste. Et, dans cette effervescence, la communauté LGBTQIA+ brille de mille feux, étincelante, possédée par une envie de liberté dans une époque où les discriminations subsistent, récalcitrantes.
© Gauthier Bedrignans
Jules Canquelain
À seulement 18 ans, Jules Canquelain développe déjà une œuvre photographique d’une grande maturité. « J’ai commencé à toucher à la photographie lorsque j’avais environ neuf ans, se souvient l’auteur. Ma mère m’avait offert un petit compact pour mon anniversaire, et je m’amusais à shooter ma famille lorsqu’on se promenait. Puis, au début du lycée, j’ai piqué son reflex pour prendre des photos en ville et enrichir l’Instagram de ma copine – depuis ce jour, je ne l’ai plus jamais lâché. » Désormais étudiant à l’école Condé de Lyon, le jeune artiste s’inspire des arts pour façonner un univers mélancolique. « Je pose un regard figé dans le temps et transmets les émotions que je ressens en racontant des histoires, de mes pensées les plus sombres aux plus heureuses. Mes images s’articulent dans une sorte de journal intime que je rédige en inventant une nouvelle réalité », confie-t-il. Passionné par « l’atmosphère nocturne, les jolies lumières, le cinéma, la musique, la nature, les grands espaces », mais aussi par les œuvres deJonathan Bertin, Gregory Crewdson, Hayao Miyazaki ou encore Jean-Pierre Jeunet, il explore la dimension narrative du 8e art avec une poésie charmante et fait de son appareil un capteur de sensations.
© Jules Canquelain
Image d’ouverture : © Gauthier Bedrignans