Nos coups de cœur #393, Chloé Pumani et Marion Moulin poétisent leur quotidien. Pour y parvenir, l’une fait du monochrome un capteur d’émotion, et l’autre de la lumière sa muse.
Chloé Pumani
« Je suis attirée par le monde des songes et par la nature, que j’exprime à ma façon. J’aime représenter le vivant. La relation si étroite que nous entretenons avec les éléments est fondamentale pour moi. Nous faisons partie d’un tout. Peu importe où l’on pose son regard, on perçoit la manifestation de quelque chose, du vivant, qui nous entoure et dont nous faisons partie »,
confie Chloé Pumani. Née en 1990, la photographie habite aujourd’hui à Paris, où elle développe une œuvre inspirée par le surréalisme, le romantisme, la musique, la mode, la peinture, la poésie ou encore le cinéma. C’est durant son enfance que l’artiste a découvert le médium photographique. Lors de ses sorties scolaires, elle capturait ses aventures à l’aide d’un jetable que ses parents glissaient dans son sac. « J’ai pu acheter mon tout premier boîtier à vingt ans. Je l’emportais partout », se souvient-elle. À la croisée du « contemplatif et du documentaire », Chloé Pumani joue avec les flous, les émotions, et même l’intensité du noir et blanc pour figer des scènes poignantes, qui marquent l’esprit. Une approche spontanée ancrée dans une volonté de développer et « construire une vision sensible ».
© Chloé Pumani
Marion Moulin
Études d’arts plastiques, BTS en photographie, assistante de Sacha Goldberger… Depuis l’adolescence, le 8e art et la création font partie intégrante de l’existence de Marion Moulin, 30 ans. Installée à Saint-Ouen-sur-Seine, l’autrice poursuit aujourd’hui un travail à l’argentique influencé par sa profonde sensibilité. « Mon approche est plutôt intimiste. J’observe beaucoup. J’essaie de capter des temps faibles, des moments suspendus. On retrouve beaucoup de pudeur dans mes images. Je préfère être spectatrice qu’intrusive, et j’aime explorer les scènes du quotidien, qu’il s’agisse de ma famille, mes amie·e·s, ou même de fêtes de villages… La nature est également importante : j’aime la sublimer en la sortant du réel », commente-t-elle. Jouant avec la lumière – naturelle et artificielle – la dureté du flash et la douceur des ombres crépusculaires, Marion Moulin fige les événements publics comme les instants les plus intimes. De son boîtier, elle esquisse des récits, des miettes d’histoire qu’il appartient au regardeur de poursuivre à son gré. Un goût pour la narration qu’elle a poursuivi en 2021 à travers la réalisation de Les roues tournent, un court-métrage documentaire, inspiré par le quotidien de sa grand-mère.
© Marion Moulin
Image d’ouverture : © Chloé Pumani