Les coups de cœur #407

19 septembre 2022   •  
Écrit par Lou Tsatsas
Les coups de cœur #407

Le point commun de Valérian Mazataud et Lisa Tomala, nos coups de cœur #407 ? Aimer raconter des histoires. L’un trouve l’inspiration en Amérique centrale, et l’autre au détour de ses multiples voyages.

Valérian Mazataud

C’est en 2009 que Valérian Mazataud s’est lancé dans la photographie, avec à cœur l’envie de mieux comprendre le monde, en l’analysant à travers le prisme de l’image. « J’ai commencé à la pige, en voyageant sur des lieux de grands événements – tremblements de terre en Haïti, printemps arabe, camps de réfugiés syriens… – mais j’ai finalement choisi de me concentrer sur l’Amérique centrale, une région que j’aime énormément et dont je trouve qu’on parle trop peu », raconte-t-il. Désormais photographe documentaire, l’auteur aime passer le plus de temps possible sur le terrain, pour mieux déjouer les attentes et prendre le temps d’instaurer une narration visuelle dans ses projets. Un goût pour les histoires qu’il développe dans Liwa Mairin, un livre photo inspiré de la légende de la sirène des Miskitos. « La traduction du titre est “la femme de l’eau”, explique-t-il, Les Miskitos sont des autochtones de la jungle du Honduras qui vivent de plongée sous-marine. Ils récoltent des langoustes et concombres de mer qui sont exportés en Asie ou aux États-Unis. Les risques de ce métier ont déjà tué plusieurs centaines d’entre eux, paralysé des milliers d’autres. Les plongeurs y verraient la malédiction de la Liwa Mairin, esprit élémentaire à la fois déesse et démon qui veille sur son domaine aquatique et punit ceux qui abusent de ces trésors… ». Un conte qu’il illustre avec poésie, aux frontières du réalisme et de l’onirisme.

© Valérian Mazataud© Valérian Mazataud
© Valérian Mazataud© Valérian Mazataud
© Valérian Mazataud© Valérian Mazataud

© Valérian Mazataud

Lisa Tomala

« Je dirais que mon approche photographique se perd quelque part entre la réalité et l’étrangeté. J’essaie de retranscrire la dimension insolite que le monde nous donne à voir, les déformations liées à la lumière, aux matières, etc. Raconter des histoires, ou même laisser les autres imaginer leurs propres fictions à partir d’une photographie ou d’une série m’intéresse énormément »,

confie Lisa Tomala. Installée à Lille, la jeune artiste de 19 ans a découvert le médium lorsqu’elle en avait 14. Ayant eu la chance de beaucoup voyager au fil des années, elle aime s’imprégner des cultures et paysages étrangèr·es pour créer. Au cœur de ses œuvres ? L’essence – d’une chose, d’une personne ou d’un lieu. Fascinée par la street photography, c’est aussi à travers les compositions de Martin Parr, Robert Frank, Harry Gruyaert ou encore Vivian Maier qu’elle aiguise son œil. « J’adore l’authenticité des scènes qu’ils et elles arrivent à capter », précise-t-elle. Au-delà du 8e art, les lumières théâtrales, l’art du cadrage du cinéma, la peinture et la musique, notamment « le bleu de Magritte, les lumières d’Edward Hopper, les émotions des morceaux d’Ennio Morricone » guident ses pas. Une palette d’influences qui rythment avec détermination son évolution.

© Lisa Tomala

© Lisa Tomala© Lisa Tomala
© Lisa Tomala© Lisa Tomala

© Lisa Tomala

© Lisa Tomala

Image d’ouverture : © Lisa Tomala

Explorez
Politique : bousculer les regards sur le travail du sexe
Petra, du livre Politique © Jeanne Lucas
Politique : bousculer les regards sur le travail du sexe
Jeanne Lucas révèle Politique, son premier livre publié aux éditions Rue du Bouquet, un projet cocréé main dans la main avec des...
Il y a 11 heures   •  
Écrit par Marie Baranger
La Fabrique du Regard – Le Festival #3 : La jeunesse face au pouvoir de l'image
Nos Iris © Julia Borderie & Eloïse Le Gallo
La Fabrique du Regard – Le Festival #3 : La jeunesse face au pouvoir de l’image
Du 3 au 8 juin, le Bal se transforme en un espace d’échange et de transmission à l’occasion de la 3e édition de La Fabrique du Regard –...
06 juin 2025   •  
Écrit par Lucie Donzelot
La MAZ recompose la map
© Shai Andrade, Omi Ori, 2022
La MAZ recompose la map
Pensée dans la continuité des Rencontres photographiques de Guyane, la Maison de la photographie Guyane-Amazonie (MAZ) ouvrira ses portes...
05 juin 2025   •  
Écrit par Eric Karsenty
L’image comme manifeste au Moulin Blanchard
Le Beat Hotel, 9 rue Gît-le-Coeur, Chambre 41. Thelma Shumsky, scientifique américaine et son amie suédoise Gun, 1957 © Harold Chapman (TopFoto, Roger Viollet)
L’image comme manifeste au Moulin Blanchard
Le Moulin Blanchard rappelle que l’art peut encore être une arme intime et révoltée. Rien d’exhaustif : soixante ans après la Beat...
04 juin 2025   •  
Écrit par Fabrice Laroche
Nos derniers articles
Voir tous les articles
Politique : bousculer les regards sur le travail du sexe
Petra, du livre Politique © Jeanne Lucas
Politique : bousculer les regards sur le travail du sexe
Jeanne Lucas révèle Politique, son premier livre publié aux éditions Rue du Bouquet, un projet cocréé main dans la main avec des...
Il y a 11 heures   •  
Écrit par Marie Baranger
La Fabrique du Regard – Le Festival #3 : La jeunesse face au pouvoir de l'image
Nos Iris © Julia Borderie & Eloïse Le Gallo
La Fabrique du Regard – Le Festival #3 : La jeunesse face au pouvoir de l’image
Du 3 au 8 juin, le Bal se transforme en un espace d’échange et de transmission à l’occasion de la 3e édition de La Fabrique du Regard –...
06 juin 2025   •  
Écrit par Lucie Donzelot
12 expositions photographiques à découvrir en juin 2025
Vietnam, 1971 © Marie-Laure de Decker
12 expositions photographiques à découvrir en juin 2025
L’arrivée de l'été fait également fleurir de nombreuses expositions. Pour occuper les journées chaleureuses ou les week-ends, entre deux...
05 juin 2025   •  
Écrit par Fisheye Magazine
La MAZ recompose la map
© Shai Andrade, Omi Ori, 2022
La MAZ recompose la map
Pensée dans la continuité des Rencontres photographiques de Guyane, la Maison de la photographie Guyane-Amazonie (MAZ) ouvrira ses portes...
05 juin 2025   •  
Écrit par Eric Karsenty