Posant un regard singulier sur la sphère intime, Axel Assemat et Violette Franchi, nos coups de cœur #366 réalisent des portraits bien différents. L’un de ses modèles, et l’autre d’un quartier de New York.
Axel Assemat
C’est par amusement qu’Axel Assemat, photographe toulousain de 22 ans, s’est d’abord tourné vers le 8e art. En sortant du lycée, il découvre l’ETPA et s’y inscrit pour étudier le médium « Après mon BEP j’ai fait une seconde année d’approfondissement. J’ai ensuite eu la chance de faire un stage dans un studio lyonnais, c’est là que j’ai pu voir que la créativité du studio m’inspirait le plus », confie-t-il. Percevant l’image comme un outil pour encapsuler ce que l’on ne peut percevoir à l’œil nu, l’auteur s’amuse avec ses modèles, expérimente avec les lumières, les flashs, les miroirs, les matières ou tout simplement les pauses pour capter des « mouvements, figés ou floutés ». « Si j’aime tout type de photographie, j’ai une préférence pour le portrait. C’est dans ce domaine que je pense pouvoir créer quelque chose qui me ressemble. La plupart de mes réalisations sont assez sombres et contrastées. J’essaie de mettre l’accent sur les véritables traits de mon sujet, et – surtout – l’émotion qu’il ou elle dégage. Le reste est une question d’esthétique, de choix personnels… Cela doit être mon côté sombre qui parle… », s’amuse-t-il. Nourri par les nombreux artistes qu’il croise au détour d’Instagram – notamment les shootings de mode d’Alessio Albi, qui selon lui « casse les codes » – Axel Assemat n’hésite pas à s’inspirer de ce milieu pour créer des œuvres raffinées, où les corps, les expressions et le sensible dominent.
© Axel Assemat
D’abord diplômée d’architecture en 2017, Violette Franchi s’est orientée vers la photographie en se spécialisant à l’International Center of Photography, à New York. Aujourd’hui, établie dans le sud de la France, la photographe et vidéaste de 26 ans continue de nourrir son œil d’architecte en imortalisant le monde avoisinant. « Marcher avec un appareil photo c’est une manière pour moi de me sentir libre, d’avoir le temps, d’observer le monde avec des yeux constamment surpris, de faire à la fois partie d’une situation et d’en être en retrait. Ma pratique m’amène à revenir souvent dans un même espace, et à créer, avec les images, un dialogue entre mon imagination et la réalité de l’endroit » confie-t-elle. Armée d’un regard singulier sur le « chez soi » et l’intime, elle aime documenter le quotidien sous différents angles : en partant d’un quartier, pour aller vers une rue, une épicerie ou au sein même d’un foyer. Avec sa série Crossroads − réalisée autour d’un carrefour et du lotissement de Starrett City, dans l’East New York − savant mélange de photographies, d’images d’archives et de vidéos – elle interroge l’idée du rêve américain et avec elle la notion d’espace. Entre clichés aux symétries assumées, et portraits humanistes, Violette Franchi ancre son univers photographique dans une « réalité alternative ».
© Violette Franchi
Image d’ouverture : © Violette Franchi