Cartographie des émotions

16 juillet 2020   •  
Écrit par Cassandre Thomas
Cartographie des émotions

La galerie en ligne Open Doors s’est associée à Setanta Books afin de soutenir le travail de photographes émergents du monde entier. Le Géorgien Luka Khabelashvili ouvre le bal d’une série de zines bimestriels. 

Créée en 2017, la galerie Open Doors est une plateforme dédiée à la photographie émergente internationale. À l’annonce du confinement, son créateur Tom Page, a mis en œuvre une série d’actions visant à soutenir les photographes. Parmi elles, une série de zines bimestriels en collaboration avec la librairie Setanta Books. Cet ouvrage, par son petit format – 21 x 16 cm – se présente comme un écrin à la couverture cartonnée et magnétique accessible à tous. Pour le premier numéro, la galerie publie le travail de Luka Khabelashvili, un artiste autodidacte de 21 ans. 

© Luka Khabelashvili

La déréalisation 

« J’ai commencé à prendre des photos dès ma naissance. J’ai beaucoup de clichés collectés, et qui ne se trouvent que dans ma tête, sur une étagère dans des archives imaginaires. Il n’existe aucune version numérique de ces photos. Vous ne pouvez ni les voir, ni les toucher », annonce Luka Khabelashvili, originaire de Gori en Géorgie. C’est à l’adolescence que le jeune artiste a pratiqué, pour la première fois, la photo numérique. En parcourant son travail, on découvre des mises en scène, où des émotions vives et des instants absurdes se brouillent. Par exemple, l’autoportrait avec un ballon jaune symbolise sa réflexion sur le vide émotionnel – un vide que même un ballon ne peut emporter. Après avoir esquissé cette idée dans un carnet, Luka Khabelashvili a transformé le croquis en une photo surréaliste et poétique. 

Inspiré par la nature, Luka Khabelashvili n’hésite pas à user de logiciels de post-production afin d’apporter à ses clichés une notion abstraite. En déformant la réalité, l’artiste livre un discours visuel imaginaire, emportant alors le lecteur dans une sphère unique. « Je ne m’inscris pas dans un style particulier, je photographie tout ce que j’aime, ce qui m’intéresse et me fascine. C’est facile d’expérimenter : on se concentre sur un seul style et nul besoin de réfléchir beaucoup. Car dans mon cas, je ne fais que réfléchir. C’est intense, mais passionnant », confie Luka Khabelashvili. Un premier zine envoûtant où la nature et les corps se métamorphosent.

Luka Khabelashvili, Setanta Books, 20 £ seul, 50 £ avec un tirage, 48 p.

© Luka Khabelashvili

© Luka Khabelashvili© Luka Khabelashvili

© Luka Khabelashvili© Luka Khabelashvili© Luka Khabelashvili© Luka Khabelashvili

© Luka Khabelashvili

Explorez
Anouk Durocher : portrait d'une révolution intime
© Anouk Durocher
Anouk Durocher : portrait d’une révolution intime
Nous avons posé quelques questions à Anouk Durocher, artiste exposée à Circulation(s) 2025. Dans son travail, elle explore l'approche...
08 mai 2025   •  
Écrit par Costanza Spina
Santé mentale et photographie : 22 séries qui expriment les maux
© No Sovereign Author
Santé mentale et photographie : 22 séries qui expriment les maux
La santé mentale est la grande cause de l’année 2025 en France. Pour cette occasion, la rédaction de Fisheye vous invite à (re)découvrir...
07 mai 2025   •  
Écrit par Fisheye Magazine
La sélection Instagram #505 : ce que dit le geste
© axelle.cassini / Instagram
La sélection Instagram #505 : ce que dit le geste
Langage du corps ou outil, le geste dit et produit. Il peut trahir comme démontrer, parfois même performer. Les artistes de notre...
06 mai 2025   •  
Écrit par Lucie Donzelot
Les coups de cœur #542 : Roxane Cassehgari et Kinu Kamura
Me Myself and I © Kinu Kamura
Les coups de cœur #542 : Roxane Cassehgari et Kinu Kamura
Roxane Cassehgari et Kinu Kamura, nos coups de cœur de la semaine, explorent leurs identités multiples et les mémoires de leurs familles....
05 mai 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Nos derniers articles
Voir tous les articles
Sony World Photography Awards 2025 : Photographier le déni, documenter les résistances
The Journey Home from School © Laura Pannack, United Kingdom, Winner, Professional competition, Perspectives, Sony World Photography Awards 2025.
Sony World Photography Awards 2025 : Photographier le déni, documenter les résistances
Des corps qui chutent, des trajectoires contrariées, des espaces repris de force… Et si la photographie était un langage de reconquête ?...
Il y a 10 heures   •  
Écrit par Anaïs Viand
Marion Gronier, la folie et le regard
© Marion Gronier, Quelque chose comme une araignée / Courtesy of the artist and Prix Caritas Photo Sociale
Marion Gronier, la folie et le regard
Pendant deux ans, Marion Gronier a arpenté des institutions psychiatriques en France et au Sénégal. Sans jamais montrer de visages, elle...
09 mai 2025   •  
Écrit par Milena III
Anouk Durocher : portrait d'une révolution intime
© Anouk Durocher
Anouk Durocher : portrait d’une révolution intime
Nous avons posé quelques questions à Anouk Durocher, artiste exposée à Circulation(s) 2025. Dans son travail, elle explore l'approche...
08 mai 2025   •  
Écrit par Costanza Spina
Daniel Obasi : l'étoffe de la révolte
Beautiful Resistance © Daniel Obasi
Daniel Obasi : l’étoffe de la révolte
À Lagos, Daniel Obasi, 30 ans, met en lumière les communautés marginalisées du Niger à travers une mode émancipatrice et...
08 mai 2025   •  
Écrit par Milena III