C’est un moment difficile dans la vie de Diego Brambilla qui a déclenché la série Off the Mark. « Je changeais de pays pour la troisième fois en 6 ans. J’ai dû tout recommencer à zéro : apprendre une nouvelle langue, me faire de nouveaux amis, trouver un nouvel emploi. Au début, je me suis senti complètement perdu. J’avais besoin de me concentrer sur quelque chose de précis. Marcher dans les bois était un moyen de gérer ma détresse. Et puis la pandémie est apparue, ce qui a rendu la chose encore plus critique. Plus j’explorais la forêt, et plus mon errance est devenue obsessionnelle », annonce l’artiste. En parcourant ses images, on découvre une nature ambiguë : « Si nous en faisons partie, nous lui sommes étrangers. » Et puis, peu à peu, l’anxiété a fait place à la guérison. Le recours à l’argentique – une première pour le photographe – a contribué à cibler son sujet, et ralentir son processus de travail. Un entracte bienvenu dans un environnement sombre mais ô combien onirique.
© Diego Brambilla