C’est en étudiant la mode que Chen Yung-Hua a découvert la photographie. Rapidement, l’artiste installé à Taipei voit dans le médium un moyen de capter les mouvements, l’allure, de sculpter les corps et les formes avec adresse. « Passionné de cinéma, j’imagine mes shootings à partir d’images animées et de déplacements. J’aime diriger mon équipe et mon modèle en leur parlant d’une certaine émotion, pour les laisser ensuite interpréter ce sentiment à leur manière », confie-t-il. Portraits sensibles, natures mortes influencées par l’ikebana, l’art traditionnel japonais de la composition florale… Ses images prises à l’argentique se parent d’un léger flou donnant à ses sujets une grâce intemporelle. Des pétales d’un lys à la coiffe d’une jeune femme, des couleurs vives d’un bouquet au regard perçant d’un protagoniste, les détails que l’auteur inscrit dans l’infini semblent émaner de rêves lointains. Et, dans le néant d’un fond bariolé où tout contexte est effacé, les éléments contrastent, impriment sur nos rétines des récits imaginés aux mille nuances.
© Chen Yung-Hua