Artiste-peintre, poétesse, réalisatrice et graphiste autodidacte, Ekaterina Berestova – surnommée Katia – s’est également lancée dans la photographie en 2010. Un amour des arts qui s’étend jusqu’à son mode de vie : celle qui est née à Saint-Petersbourg il y a trente ans habite aujourd’hui dans son propre atelier moscovite, afin de « donner toute [s]on existence au processus ». Une démarche vitale, presque stakhanoviste, qui prend tout son sens à l’aperçu de ses œuvres. Katia Berestova explore les tréfonds de l’humain, son ennui, ses peines et ses souffrances, au travers d’une imagerie puissante et mystérieuse. Une esthétique quasi-expressionniste sur fond de psychanalyse. De surcroît, l’autrice n’hésite pas à se mettre en scène, pour donner vie à ses propres sentiments. « Je suis pour un engagement total et une foi dans le processus. Après avoir terminé un travail, je l’analyse constamment. Je le retourne dans ma tête. C’est ainsi que j’avance et que je crée une harmonie de la connaissance et de la vision de l’âme », précise-t-elle. La photographe puise son inspiration dans sa ville natale, qu’elle surnomme « l’utérus des poètes », estimant que le monde extérieur fait écho aux ressentis de l’humain : « ce qui se passe à notre époque me fait plonger dans les profondeurs de mes vérités privées. En gros, plus le monde va mal, plus j’ai du travail », conclut-elle.
© Ekaterina Berestova