« Selon moi, la nudité a quelque chose de pur et d’intensément simple. Elle est brute, honnête, et fait immédiatement entrer l’image dans un espace différent de celui de la photographie de mode. Elle suscite instantanément des réactions des spectateurs. Que ce soit de l’émerveillement, de l’horreur, de la fascination ou de la confusion », confie Michael Oliver Love. Installé au Cap en Afrique du Sud, l’artiste s’est intéressé à la photographie alors qu’il n’était qu’adolescent et que la mode était au body painting. Après s’être essayé lui-même à la création de toiles picturales humaines, il a tourné l’objectif vers les corps d’autres modèles. Aujourd’hui, c’est à même le sujet, en plein air, qu’il s’amuse à créer de nouveaux tableaux corporels où les nuances fauves et contrastes soulignent les courbes. « La couleur est joyeuse et attirante. C’est pour moi une gratification instantanée. Les rouges vifs et les bleus luxuriants élèvent l’image s’ils sont utilisés correctement. À l’inverse, une image en noir et blanc aurait une énergie plus subtile, vous demandant de réfléchir un peu plus. Je suppose donc que je cherche à obtenir une réaction rapide avec mes images. Ne pas penser, mais plutôt ressentir. » Silhouettes ensuquées de soleil, processions de divinités inventées, déserts d’hommes nus… Avec Michael Oliver Love, les peaux sont libérées et s’élancent dans le sable d’une énergie charnelle, telle une danse impressionniste.
© Michael Oliver Love