« Dès mes premières ébauches, j’entame un processus : j’ajoute et j’enlève des couches, je polis une idée jusqu’à toucher la perfection. J’aime réfléchir à la lumière que je choisis pour une certaine image, l’émotion qu’elle représente et suscite. Le temps est au cœur de mon travail. Idéalement, j’aime laisser de côté mes clichés quelques jours avant de les éditer », raconte Nicolas Kern. Le photographe de 35 ans a quitté son Autriche natale pour New York dans les années 2000, afin de devenir l’assistant d’Annie Leibovitz. « Je voulais tout apprendre sur le médium, pour que la technique devienne une seconde nature, et ne freine pas ma créativité », se souvient-il. Il développe aujourd’hui une œuvre influencée par l’esthétique de la mode et la peinture, où les corps et les objets se mélangent pour créer un ensemble élégant et texturé. Sa plus grande source d’inspiration ? La patine – un dépôt qui se forme progressivement sur les objets et transforme les couleurs au fil du temps. « Qu’elle soit sur des visages, des objets ou des lieux, elle raconte notre histoire : qui nous sommes, et d’où nous venons », ajoute l’artiste.
© Nicolas Kern