© Léo Caillard.
À faire
1. Pendant près de quarante ans, le photographe Yan Morvan a vécu le quotidien des “gangs”, des caïds en blousons noirs des années 1970 aux antifas des années 2000. Mêlant clichés d’époque en argentique et images numériques récentes, l’exposition Gangs retrace quatre décennies de contre-culture, de baston et de vie en marge. Un traitement intéressant de l’influence du milieu, qu’il soit géographique ou social, sur le devenir des individus.
“Gangs” de Yan Morvan, jusqu’au 22 février. Galerie Sit Down, 4, rue Sainte-Anastase, 75003 Paris.
2. Mikhael Subotzky le Sud-Africain et Patrick Waterhouse l’Anglais revisitent l’histoire politique, ethnique et sociale de Johannesburg à travers Ponte City, tour d’habitation de 173 mètres de haut, érigée sous l’apartheid, tombée en décrépitude avec les années 1990 et aujourd’hui l’objet d’un ambitieux projet de rénovation. L’Afrique du Sud, ses contradictions et ses enjeux vus à travers le prisme de son architecture.
“Ponte City” de Mikhael Subotzky & Patrick Waterhouse, jusqu’au 20 avril. Le Bal, 6, impasse de la Défense, 75018 Paris.
3. En grandissant, Guido Guidi voulait être architecte. Bien qu’il opta finalement pour la photographie, il conserva tout au long de sa carrière cet intérêt pour la construction et le territoire, pour la place que l’homme occupe dans son espace. La Fondation Henri Cartier-Bresson consacre une rétrospective au photographe italien : de ses expérimentations en N&B à ses études en couleur sur l’Italie alternative en passant par un road trip à travers l’UE sur les traces de la construction européenne.
“Veramente” de Guido Guidi, jusqu’au 27 avril. Fondation Henri Cartier-Bresson, 2, impasse Lebouis, 75014 Paris.
4. Deux ans durant, Michael McCarthy a promené son sténopé parmi les paysages reculés d’une île de la mer Égée, livrant une série d’images à la teinte bleutée obtenues par cyanotypie, un procédé de tirage monochromatique. “Ce qui en ressort, c’est alors une vision qu’on pourrait qualifier de “préhistorique” – pas seulement dans le sens où, visuellement, la taille souvent monstrueuse des objets évoque des époques oubliées, titanesques, mythiques, mais aussi dans le sens où le monde capturé par mon sténopé est un monde d’où l’homme est totalement absent.”
“A Certain Slant of Light” de Michael McCarthy, jusqu’au 22 février. Galerie Duboys, 6, rue des Coutures Saint-Gervais, 75003 Paris.
À lire
POM Films et les Éditions de l’Œil s’associent et donnent naissance à Photograph(i)es, une collection de livres-DVD dont les premiers numéros sont consacrés à Philippe Bordas, Jean-Michel Fauquet, Claude Nori, Anders Petersen, Malick Sidibé et Sabine Weiss. Chaque volume comprend un ouvrage présentant entre 15 et 30 photographies et un texte critique, ainsi qu’un documentaire de 52 minutes sur le photographe.
À cliquer
1. Zeus, Athena, Apollon et consorts vont faire les soldes. Questionnant la place du vêtement dans la perception de l’individu, le photographe français Léo Caillard habille la statuaire grecque à la mode de 2014. Ainsi naît la série Hipsters in Stone (“les hipsters dans la pierre”). “Révéler la force narrative du style à travers l’ironie de l’anachronie fut véritablement le parti pris de cette série”, confie l’artiste.
2. À partir d’autoportraits glanés sur le Net, le vidéaste néerlandais Jasper Elings réalise le court-métrage Flashings in the Mirror (“des flashs dans le miroir”). Pendant une minute et seize secondes, les flashs crépitent, les selfies s’enchaînent. Une rafale d’égo projetée dans l’ambiance épileptique d’un club berlinois des années 1990.
3. En 1981, le photographe américain Christopher Morris, alors fraîchement débarqué à New York, est stagiaire à l’agence Black Star. Pour se faire la main, il erre dans la ville, se perd dans le métro et capture l’atmosphère d’un monde littéralement underground. Stations de métro lugubres, rames couvertes de graffitis, Keith Haring fait ses débuts, le hip-hop émerge. Une capsule spatio-temporelle exhumée par Time Magazine.
C.T.