À faire, à voir, à lire ce week-end

21 février 2014   •  
Écrit par Fisheye Magazine
À faire, à voir, à lire ce week-end

© Christopher Schmitt.

À faire

Née à Minsk en Biélorussie avant d’aller étudier la photographie à Moscou puis à New York – où elle fut l’élève d’Irving Penn –, Alexandra Catiere fait ses début en français aux Rencontres d’Arles en 2012, et vit et travaille aujourd’hui à Paris. C’est à la galerie In Camera qu’elle présente sa dernière exposition solo, Land Without Shadows. On imagine un jardin public, une foule des dimanches, et un appareil furtif embusqué derrière un banc. La composition est similaire à toutes les images de la série, un peu de banc, beaucoup de ciel et juste ce qu’il faut d’êtres humains. Ici, les personnages ne sont pas représentés, mais figurés par un ou deux détails, esquissés par un chapeau de paille, une casquette ou un bras poilu couvert de tatouages…

“Land Without Shadows” d’Alexandra Catiere, jusqu’au 5 avril. Galerie In Camera, 21, rue Las Cases, 75007 Paris.

Tirage argentique de l’artiste, 11x16 cm, édition de 12. © Alexandra Catière.
Tirage argentique de l’artiste, 11 x 16 cm, édition de 12. © Alexandra Catiere.

 

À lire

1. La Corée du Nord, le pays de tous les fantasmes, le pays où jusque récemment les photographes n’entraient pas. En 2012, Jean H. Lee et David Guttenfelder de l’Associated Press devenaient des superstars pour leurs images Instagram de Pyongyang. La même année, le photographe français Jordy Meow a franchi à son tour le 38e parallèle et entre en Corée du Nord. De son périple, il ramène un livre en forme de carte postale, mêlant photos documentaires et récit de voyage, le tout organisé en grands thèmes : “Métro de Pyongyang”, “Grande Maison des études du peuple” ou encore “DMZ”. Si l’ensemble tient plus de l’album de vacances que du photoreportage, le compte-rendu de l’expérience demeure intéressant.

“Corée du Nord, Escale photographique”, photos et textes de Jordy Meow, éd. Issekinicho, 25,80 €, 146 pages. 

Jordy Meow

 

2. Lorsqu’il ne s’aventure pas en Corée du Nord, le photographe français Jordy Meow vit et travaille au Japon. Il est le créateur du site Haikyo.org, une plate-forme d’exploration urbaine (ou urbex) japonaise. Pour son ouvrage Vestiges d’un Japon oublié, il a parcouru le Japon à la recherche d’endroits abandonnés à photographier. Clubs de strip-tease, parcs d’attraction ou hôtels… Trente-huit vestiges à l’abandon sont ainsi passés au crible.

“Nippon no Haikyo, Vestiges d’un Japon oublié”, photos et textes de Jordy Meow, éd. Issekinicho, 29,95 €, 258 pages.

Jordy Meow 02

 

À cliquer

1. À l’instantané, Christopher Schmitt capture des moments de sa vie, “quelques dixièmes de secondes, sur papier” qui respirent le skate, la forêt sous la neige et le soleil qui se couche sur les toits. Un Tumblr léger et spontané. Heryte Tefery, quant à lui, vit à Brooklyn et, au fil de ses voyages dans les Balkans ou en Éthiopie, exerce son œil sur les choses simples et apparemment insignifiantes du quotidien. Un Tumblr à mi-chemin entre la nature morte et la photo de rue.

© Christopher Schmitt.
© Christopher Schmitt.

 

8 Days in the Balkans. © Heryte Tefery.
8 Days in the Balkans. © Heryte Tefery.

 

2. “Et vous, où est-ce que vous aimez aller en vacances ?” C’est la question que le magazine du New York Times est allé poser à quelques grands photographes pour son supplément Voyage annuel. Nan Goldin choisit Venise, “là où mon esthétique s’incarne”. Sebastião Salgado, quant à lui, opte pour le cœur de l’île de Bali, en Indonésie, un pays qu’il trouve “bien plus beau en noir et blanc”. Britannique jusqu’au bout des ongles, Martin Parr arrête son choix sur les Hébrides intérieures, un archipel à l’ouest de l’Écosse où il passe ses vacances depuis plus de quarante ans – sans pour autant appeler ça des vacances :  “Je ne  crois pas aux vacances. Pourquoi quitterais-je quelque chose que j’adore tant ?”

© Martin Parr.
© Martin Parr.

 

3. Le 14 février dernier, le prestigieux World Press Photo de l’année revenait à John Stanmeyer de l’agence VII pour son cliché d’un groupe de migrants africains sur une plage de Djibouti et cherchant, leur téléphone portable tendu vers le ciel étoilé, à capter un réseau pour prévenir leurs proches. Une photo qui a fait couler beaucoup d’encre – parce que jugée “poétique, et sans drame apparent”, “léchée et magnifiée comme celle d’une pub” et trop en rupture avec les images précédemment primées.
“Notre mission, c’est de récompenser des images qui montrent des questions cruciales pour une communauté, un territoire, et qui le font de façon esthétique”, explique Gary Knight, co-fondateur de VII et président du jury du World Press Photo, dans un entretien avec le Monde. Analysant pour Télérama l’apparente poésie de l’image et son rendu “léché”, le rédacteur en chef photo Laurent Abadjian défend la photo qui “nous donne à voir, à contretemps, avec douceur, sur le ton de la séduction, la souffrance, la misère, en se jouant de notre crédulité et non plus de notre sensibilité. Ces hommes qui fuient leur pays nous sont tout à coup familiers.” “Et c’est là, sans doute, dans cette ambivalence, conclut-il, que réside la force de l’image”.

Signal, 26 February 2013. © John Stanmeyer.
Signal, 26 February 2013. © John Stanmeyer.

 C.T. 

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