Du 7 juin au 3 septembre, le festival Les femmes s’exposent, qui revient en Normandie pour une sixième édition, entend rendre accessible à tous et toutes la création féminine, à travers un événement gratuit qui met les professionnelles de l’image à l’honneur.
25 %. C’est la place accordée aux photographes professionnelles dans la programmation des festivals et autres expositions. Il est donc urgent de commencer à valoriser la production féminine, d’autant qu’une nouvelle actrice, qui met à l’épreuve ce métier déjà précaire, arrive sur le marché : l’intelligence artificielle. Nouveau défi majeur pour le monde photographique, L’IA questionne le métier de photographe, et son potentiel impact inquiète. Soutenir les créatrices, toute génération confondue, est donc plus important que jamais pour ce festival, qui en fait la promotion à travers quatorze expositions, et les récompense par l’attribution de prix.
© Forough Alaei
Une documentation sensible d’horizons multiples
S’il est important de témoigner des injustices que les photographes rencontrent au sein même de leur métier, les œuvres des artistes s’attachent à bien d’autres thématiques, sociales et environnementales. Leur point commun ? La volonté de faire découvrir au public de multiples univers. L’invitée de cette édition, Forough Alaei, s’intéresse par exemple à la société iranienne, liant photographie, représentation et émancipation. Elle commente : « Dans un pays conservateur comme l’Iran, les femmes courageuses qui affirment “Je peux, s’il le peut” sont source de changement. Ces modèles inspirants donnent aux jeunes l’assurance nécessaire pour construire un avenir où elles auront autant de droits que les hommes. Je suis fière d’être une femme photographe, avec les difficultés que cela implique […] et de donner une voix à toutes ces cheffes de file à travers mes sujets ».
Les expositions mettent ainsi à l’honneur les photographes voyageuses, à la frontière du reportage, qui font entendre les voix d’habitant·es venu·es de différents pays du globe, comme Ana Mendes dans sa série Celles et ceux que tu ne vois pas, au titre évocateur, proposant de nouveaux récits des peuples autochtones d’Amazonie, afin de chasser les stéréotypes, ou Sanne Derks, qui capture dans Manifiesto del agua le quotidien des Cubain·es, rivalisant d’ingéniosité pour affronter les défis liés à la gestion de l’eau.
© à g. Ana Mendes, à d. Sanne Derks
© Forough Alaei
Image d’ouverture : © Forough Alaei