En 2016, le jeune photographe parisien Elliott Verdier a vécu quatre mois au Kyrgyzstan, un pays situé en Asie Centrale. A Shaded Path souligne les disparités intergénérationnelles d’un pays peu connu des occidentaux. Le chemin proposé par Elliott est à la fois sociologique, historique et contemplatif.
Elliott Verdier découvre la photo très jeune, avec son babysitter. Ce dernier lui fait faire le tour de Paris avec un appareil photo jetable. « J’ai encore les photos et sur la moitié, j’ai mes doigts sur l’objectif », se souvient-il. Aucun doute, cet évènement affecte considérablement sa vie : « c’est à ce moment là que j’ai décidé d’être photographe plutôt que vendeur de tickets de métro, ma première passion ». Son chemin semble être tout tracé. Il se rend pour la première fois en Asie à l’âge de 19 ans. Quelques années plus tard, en 2015, il voyage en Birmanie. En 2016, il poursuit sa découverte de l’Asie en se rendant au Kyrgyzstan à deux reprises. Un pays dont il ne connaissait ni le nom ni l’existence. « J’ai toujours été attiré par les pays dont on ne parle pas assez et les régions désertées par les touristes » nous confie-t-il. Armé d’une chambre photographique, il s’en va déterrer les souvenirs du passé.
Kyrgyzstan : un pays contrasté
En plus de nous faire voyager dans un pays peu connu des occidentaux, il parvient à dresser un portrait contemplatif d’un pays à deux vitesses. Durant quatre mois, Elliott Verdier a documenté une société tiraillée par le passé et l’avenir, par le remords et l’espoir. Car A Shaded Path (ndlr, « un chemin ombragé », en français) présente une génération nostalgique de l’URSS en même temps qu’une jeunesse dynamique essayant de mettre le pays sur le chemin de la modernité. Il approche nombre de Kirghizes grâce à son passé de footballer, « un langage universel ». Pour chacune de ses rencontres, c’est un individu et/ou un paysage qu’il sort de l’ombre. On aperçoit par exemple, une femme travaillant depuis 40 ans dans une usine fabricant des ampoules. Si elle paraît épuisée, elle demeure pourtant rêveuse. Des vétérans de la Seconde Guerre mondiale nous transpercent de leur regard. Les plus jeunes, quant à eux, traînent les reliques du passé. Merci donc à son babysitter d’avoir fait bifurquer son chemin.
Images extraites de la série A Shaded Path © Elliott Verdier