Alejandra Vacuii embras(s)e la terreur

31 octobre 2022   •  
Écrit par Ana Corderot
Alejandra Vacuii embras(s)e la terreur

« Depuis que je suis enfant, je suis attirée par ce qui est différent et sombre. J’ai commencé à aller seule dans les cimetières à l’âge de 10 ans, je passais des après-midis dans les bois, jouais sans compagnie… Parfois, j’écoutais ma mère et ma grand-mère parler d’histoires de fantômes qu’elles avaient entendues dans des émissions de radio, et cela m’obsédait même si j’avais peur. J’ai également commencé à me soucier de la mort à un très jeune âge. Le jour de mon neuvième anniversaire, j’ai pleuré, parce que c’était la première fois que je sentais que je grandissais et que mes parents n’allaient pas être avec moi pour toujours : j’étais terrifiée à l’idée du décès de mes proches, tout en appréciant le calme et la beauté silencieuse des cimetières », raconte Alejandra Vacuii. Originaire de Galice – région du nord de l’Espagne aux racines celtiques – elle a très vite trouvé dans le médium photographique un moyen de combler son imagination débordante, voire de la dépasser. Attirée par l’obscurité, les choses indicibles, disparues ou à jamais oubliées, elle s’est créé un monde graphique où s’emboitent la mélancolie, l’abstraction et le surnaturel. « Le passage du temps, les ruines, la décadence… Tout cela m’entraîne vers le sublime. Je suis un peu une romantique du 21e siècle », ajoute-t-elle. Ne laissant rien au hasard, excepté les aléas de sa vie, la photographe s’est donné un pseudonyme évocateur : « La Mala Fortuna » (La mauvaise fortune). Un surnom issu d’une série personnelle au long cours réalisée durant une période de dépression. « Un jour, le terme « La Mala Fortuna » m’est venu à l’esprit et il m’a semblé être un bon moyen de décrire le destin qui accompagne les personnes tristes, le vide qui nous remplit toujours. J’utilise aujourd’hui ce titre comme un surnom, car je me sens encore en adéquation avec ce qu’il signifie. » Maisons brûlées, forêts embrumées, corps triturés, esprits vagabonds… Reflets de son inconscient ou de ses émotions profondes, ses monochromes se lisent comme un conte d’horreur sans quiétude possible, où errent des peurs ancestrales. En ce jour d’Halloween, Alejandra Vacuii nous invite à regarder dans la terreur, à nous plonger dans les ténèbres pour embrasser nos parts d’ombres… et peut-être en finir avec nos démons intérieurs.

© Alejandra Vacuii© Alejandra Vacuii

 

© Alejandra Vacuii

 

© Alejandra Vacuii© Alejandra Vacuii

 

 

© Alejandra Vacuii

 

 

© Alejandra Vacuii

 

 

© Alejandra Vacuii

 

© Alejandra Vacuii© Alejandra Vacuii

 

 

© Alejandra Vacuii

 

 

© Alejandra Vacuii© Alejandra Vacuii

 

 

© Alejandra Vacuii

 

 

© Alejandra Vacuii

 

 

© Alejandra Vacuii

 

© Alejandra Vacuii

 

© Alejandra Vacuii

Explorez
Jet Siemons : combien de temps faudra‑t‑il pour qu’on m’oublie ? 
© Jet Siemons
Jet Siemons : combien de temps faudra‑t‑il pour qu’on m’oublie ? 
Dans Hannie & Billo – The Trail Project, Jet Siemons retrace la trajectoire d’un couple, Hannie et Billo, à partir d’un album photo...
18 septembre 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Le 7 à 9 de Chanel : Valérie Belin et la beauté, cette quête insoluble
© Valérie Belin
Le 7 à 9 de Chanel : Valérie Belin et la beauté, cette quête insoluble
L’heure des rencontres « 7 à 9 de Chanel » au Jeu de Paume a sonné. En cette rentrée, c’est au tour de Valérie Belin, quatrième invitée...
16 septembre 2025   •  
Écrit par Ana Corderot
Couldn’t Care Less de Thomas Lélu et Lee Shulman : un livre à votre image
Couldn't Care Less © Thomas Lélu et Lee Shulman
Couldn’t Care Less de Thomas Lélu et Lee Shulman : un livre à votre image
Sous le soleil arlésien, nous avons rencontré Lee Shulman et Thomas Lélu à l’occasion de la sortie de Couldn’t Care Less. Pour réaliser...
11 septembre 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
La sélection Instagram #523 : loup y es-tu ?
© Ecaterina Rusu / Instagram
La sélection Instagram #523 : loup y es-tu ?
Photographier signifie souvent montrer, dévoiler, révéler. Pourtant, il arrive que ce qui se trouve de l’autre côté de l’objectif ne...
09 septembre 2025   •  
Écrit par Lucie Donzelot
Nos derniers articles
Voir tous les articles
Les images de la semaine du 15 septembre 2025 : intimité réinventée
© João Mendes / Instagram
Les images de la semaine du 15 septembre 2025 : intimité réinventée
C’est l’heure du récap ! Questionnements existentiels, identité, archives étrangères ou personnelles… Cette semaine, l’intimité se trouve...
21 septembre 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Nick Brandt, Charlotte Abramow et Maryam Firuzi : récit et héritage
© Charlotte Abramow
Nick Brandt, Charlotte Abramow et Maryam Firuzi : récit et héritage
Trois expositions, à découvrir jusqu'au 21 décembre, ouvrent la saison 2025 du Hangar à Bruxelles. Entre urgence climatique, récit intime...
20 septembre 2025   •  
Écrit par Costanza Spina
What’s the word? Johannesburg! : L'Afrique du Sud se raconte à la Fondation A
© Afronova Gallery, Alice Mann, Siphithemba Mshengu, 2018.
What’s the word? Johannesburg! : L’Afrique du Sud se raconte à la Fondation A
Accueillie jusqu'au 21 décembre 2025 à la Fondation A, située à Bruxelles, l’exposition What’s the word? Johannesburg! nous présente le...
18 septembre 2025   •  
Écrit par Lucie Donzelot
Jet Siemons : combien de temps faudra‑t‑il pour qu’on m’oublie ? 
© Jet Siemons
Jet Siemons : combien de temps faudra‑t‑il pour qu’on m’oublie ? 
Dans Hannie & Billo – The Trail Project, Jet Siemons retrace la trajectoire d’un couple, Hannie et Billo, à partir d’un album photo...
18 septembre 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet