Lancée dans le cadre du programme CIVIS MARITIMUS – mêlant art et préoccupations environnementales –, sous l’impulsion de l’association Eyes Wide Open, la Bourse Ronan Guillou a été décernée à deux artistes : Aliki Christoforou et Charles Thiefaine. Iels bénéficient de 4 000€ pour mener à bien leur projet respectif.
Après la Bourse du 1er livre photo, l’association Eyes Wide Open – entitée du label The Eyes – lance son nouveau programme intitulé CIVIS MARITIMUS. Soutenu par Montpellier 2028 (capitale européenne de la Culture), ImageSingulières, les Rencontres photographiques Face à la Mer et la Mairie de Sète, ce projet entend explorer par les arts visuels la relation de l’homme à la mer. Plus loin encore, il souhaite mettre en lien la ville de Sète avec d’autres rives de la Méditerranée afin de dévoiler les enjeux grandissant de la préservation des mers et océans, tout en consolidant une identité européenne artistique forte. La Bourse Ronan Guillou, baptisée en hommage au photographe français disparu en 2022, est le premier volet de ce programme. Pour cette première édition, c’est sur la région Occitanie que les photographes candidat·es ont dû se pencher en proposant des projets photographiques engagés, mettant en lumière des aspects pluriels du territoire.
À l’issue de la délibération, le jury a désigné Aliki Christoforou et Charles Thiefaine, lauréat·es de cette année. Iels bénéficient de 4 000€ et d’un hébergement à Sète pour mener à bien leur projet respectif. La livraison finale des éléments est attendue au plus tard le 31 juillet 2023. Les résultats seront ensuite dévoilés lors d’évènements à Sète puis à Tanger, en octobre et décembre 2023.
De la subtilité des mers
Photographe et plasticienne belgo-grecque, Aliki Christoforou s’est consacrée à la photographie après avoir exercée en tant qu’architecte et scénographe. S’imprégnant de ses deux cultures, l’artiste articule son travail autour de problématiques écologiques et sociales, en y apportant des teintes oniriques. Spéculations liquides, son projet développé pour la Bourse cherche à élargir notre compréhension de la mer et de ce qu’elle recycle. En se penchant sur la prolifération des méduses sur le bassin méditerranéen, elle nous parle du moment de bascule entre l’ère historique et l’ère de l’anthropocène : celle des proliférations.
Vivant entre la France et le Moyen-Orient, d’où il réalise ses projets artistiques, Charles Thiefaine s’arme d’un regard singulier sur les territoires marqués, notamment par les périodes de conflits, afin de créer des séries sensibles et narrativement fortes. Le projet déployé pour la Bourse, intitulé L’île au trésor, s’attache à représenter l’île de Thau, quartier populaire du nord de Sète. En allant à la rencontre de ses habitant·es, Charles Thiefaine dressera un portrait touchant de ce territoire cosmopolite et métissé. Deux séries aux frontières du documentaire et de l’abstraction, emplies de marées et mirages.
© Aliki Christoforou
© Charles Thiefaine
Image d’ouverture © Charles Thiefaine