Atiq Rahimi appelle à secourir les artistes et journalistes afghans

20 août 2021   •  
Écrit par Finley Cutts
Atiq Rahimi appelle à secourir les artistes et journalistes afghans

Invité des Matins d’été sur France Culture le 16 août dernier, le romancier et réalisateur franco-afghan Atiq Rahimi, lauréat du Prix Goncourt 2008, a appelé à secourir les artistes et journalistes afghans. Alors que les talibans ont pris le contrôle du pays et de sa capitale Kaboul, ces lanceurs d’alerte se trouvent en danger.

Après les attentats du 11 septembre 2001, l’écrivain et cinéaste Atiq Rahimi pressait déjà les ministères de la Culture, des Affaires internationales et de l’Éducation pour créer une école de sciences politiques en Afghanistan. Une solution pour former des cadres politiques au sein du pays et rendre le peuple autonome – et ne pas le laisser sous la tutelle des États-Unis et de l’Europe. Une initiative largement saluée mais qui, vingt ans plus tard, n’a pourtant toujours pas été concrétisée. À croire que les enjeux politiques dans la région ne l’ont pas permis… Mais aujourd’hui, alors que les talibans reprennent le contrôle du pays, il semble évident que ce délaissement entraîne de conséquences graves. Les images déroutantes de l’aéroport de Kaboul cette semaine, ainsi que les évacuations en urgence des ambassades en témoignent. L’accord signé entre les Américains et les talibans le 29 février 2020 pour retirer les troupes américaines, sous la présidence de Donald Trump, a été confirmé et exécuté par le président Joe Biden. Avec pour date butoir le 31 août, cette opération se poursuit à grande vitesse. Mais, dès que les soldats américains ont commencé à se retirer, le groupe islamique est reparti à l’assaut du pays. Depuis le printemps, ses partisans s’emparent, une par une, des différentes villes du territoire. Et ce dimanche 15 août, ils ont pris le contrôle de Kaboul, la capitale. Vingt ans après les attentats à New York qui ont secoué le monde, ces évènements sonnent comme un rappel alarmant de la réalité de la situation.

Face à cette conquête dramatique, Atiq Rahimi appelle à secourir les journalistes et artistes afghans sur le territoire. Ces derniers, qui ont en effet dénoncé pendant des années les violences exercées par les talibans dans le pays, se retrouvent aujourd’hui menacés et isolés sans aide de la coalition internationale. Alors, en collaboration avec le cabinet de la présidence française, et d’artistes autour du monde, il a identifié les lanceurs d’alerte en danger et cherche des solutions pour les évacuer du territoire. Après notamment les assassinats du photographe Danish Siddiqui le 16 juillet, du poète et historien Abdullah Atefi le 4 août, ou encore du journaliste et chef du service de communication du gouvernement Dawa Khan Menapal le 6 août, la situation devient absolument critique. Et, à l’antenne de France Culture le 16 août dernier, Atiq Rahimi a appuyé la nécessité de venir en aide à ces personnes. « J’appelle tous les pays, aussi bien la France que les autres, à trouver une solution pour apporter une résidence à ces artistes et ces journalistes », a-t-il conclu.

© Véronique de Viguerie

© Véronique de Viguerie

Explorez
Les images de la semaine du 17 novembre 2025 : portraits du passé et du présent
I Saw a Tree Bearing Stones in Place of Apples and Pears © Emilia Martin
Les images de la semaine du 17 novembre 2025 : portraits du passé et du présent
C’est l’heure du récap ! Cette semaine, les photographes de Fisheye dépeignent différentes réalités. Certains puisent leur inspiration...
23 novembre 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
5 événements photo à découvrir ce week-end
© Sandra Eleta
5 événements photo à découvrir ce week-end
Ça y est, le week-end est là. Si vous prévoyez une sortie culturelle, mais ne savez pas encore où aller, voici cinq événements...
22 novembre 2025   •  
Écrit par Fisheye Magazine
La Galerie Carole Lambert réenchante l'œuvre de Manuel Álvarez Bravo
Petit cheval de Quito © Archivo Manuel Álvarez Bravo
La Galerie Carole Lambert réenchante l’œuvre de Manuel Álvarez Bravo
Jusqu'au 18 décembre 2025, la Galerie Carole Lambert devient l’écueil des 40 tirages d’exception du photographe mexicain Manuel Álvarez...
21 novembre 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Emilio Azevedo : En ligne de mire
Rondônia (Comment je suis tombé amoureux d’une ligne), 2023 © Emilio Azevedo
Emilio Azevedo : En ligne de mire
Présentée dans le cadre du festival PhotoSaintGermain et au musée du Quai Branly, l'exposition Rondônia. Comment je suis tombé amoureux...
20 novembre 2025   •  
Écrit par Milena III
Nos derniers articles
Voir tous les articles
Corps, catch et injonctions : la séance de rattrapage Focus
©Théo Saffroy / Courtesy of Point Éphémère
Corps, catch et injonctions : la séance de rattrapage Focus
Les photographes des épisodes de Focus sélectionnés ici révèlent les corps et dénoncent les injonctions que nous leur collons. Ils et...
26 novembre 2025   •  
Écrit par Fisheye Magazine
Le 7 à 9 de Chanel : Viviane Sassen, l’ombre comme seconde peau
© Viviane Sassen
Le 7 à 9 de Chanel : Viviane Sassen, l’ombre comme seconde peau
Nouvelle invitée du 7 à 9 de Chanel au Jeu de Paume, Viviane Sassen a déroulé le fil intime et créatif de son œuvre au cours d’une...
25 novembre 2025   •  
Écrit par Cassandre Thomas
La sélection Instagram #534 : film noir
© Lux Corvo / Instagram
La sélection Instagram #534 : film noir
Alors que les jours s’assombrissent et que la nuit domine, les artistes de notre sélection Instagram de la semaine nous plongent dans les...
25 novembre 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Dans l’œil de Naïma Lecomte : rendez-vous au bord de l’eau après les cours
© Naïma Lecomte / Planches Contact Festival
Dans l’œil de Naïma Lecomte : rendez-vous au bord de l’eau après les cours
Cette semaine, nous vous plongeons dans l’œil de Naïma Lecomte. Jusqu’au 4 janvier 2026, l’artiste présente Ce qui borde à Planches...
24 novembre 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet