En 2016, Damien Rayuela a participé à #ASEFSU20, un programme qui l’a emporté sur les rails, jusqu’en Asie. De ce voyage singulier est née la série Train of Thought, une excursion dans le paysage d’Orient, comme dans les pensées des passagers du train.
« Damien. Bricoleur audiovisuel et multimédia. » C’est ainsi que se présente Damien Rayuela, l’auteur de la sérieTrain of Thought, réalisée dans le cadre de #ASEFSU20 (Twentieth ASEF Summer University), un programme initié par l’Asia-Europe Foundation (ASEF) et proposé à 47 jeunes professionnels. Le concept ? « Voyager en train à travers la Chine, la Russie et la Mongolie pour explorer ensemble le rôle du transport et du commerce entre l’Asie et l’Europe. » En août et septembre 2016, pour marquer les 100 ans du réseau transsibérien, Damien parcourt 8 000 kilomètres dans les trains des différents segments, en Russie (Transibérien), en Chine (Transmandchourien) et en Mongolie (Transmongolien). « Ce qui fait du Transsibérien une expérience si spéciale ce sont les paysages qu’il traverse et sa vitesse quasi constante de 60 km/h qui vous plonge dans un état propice à la rêverie. » Inutile de préciser que Damien en a pris « plein la vue ». « Les sens s’aiguisent au rythme du roulis constant du train, à la vue du paysage sibérien hypnotisant qui se déploie à l’extérieur et dans l’espace restreint que l’on doit partager avec les autres voyageurs pendant des jours et des nuits », précise-t-il.
Assembler les wagons de pensées
« En marchant dans le train, d’un wagon à l’autre, je contemplais les passagers se perdre dans leurs pensées, les yeux fixés sur le panorama fuyant des plaines marécageuses », se souvient Damien. Mais qui étaient donc ces passagers ? Quels étaient leurs histoires et leurs trajets ? Tel un collectionneur curieux, il se donne pour mission d’« assembler les wagons de pensées ». Il recueille les sentiments et les histoires, pour « donner au spectateur la possibilité de lire dans les pensées des autres ». Une intrusion délicate dans la tête de Svetlana nous apprend, par exemple, qu’un jour, un cirque avait investi le Transsibérien. « La troupe avait, semble-t-il, fait des wagons leur chapiteau. Imaginons un spectacle de cirque dans un train. Passer du wagon du funambule à celui du trapéziste. J’aurais aimé être là, voir comment ils prennent possession des lieux. Peut-être que le joli film que mon imagination me projette est encore mieux que la réalité », confie le photographe baroudeur. Pour rendre l’expérience d’immersion totale, Damien associe des enregistrements sonores à ses images, « les battements du cœur du Transsibérien ». Un projet qui éveille les sens et qui invite à la rêverie.
© Damien Rayuela