Cette semaine au micro de Regardez Voir, Brigitte Patient reçoit le célèbre photographe français, Yann Arthus-Bertrand. À l’occasion d’une exposition à La Grande Arche et d’un film, ils reviennent sur la carrière de celui qui a documenté la beauté de notre Terre.
Ce n’est pas l’écologie qui est venue en premier dans la vie de Yann Arthus-Bertrand, mais bien la photographie. « Mon père était un fou de photo, il faisait beaucoup de voyages et ramenait des diapositives. Il m’avait offert un Canon Dial que j’ai toujours. » Ce n’est qu’à l’âge de 20 ans que sa conscience écologique se réveille. À l’occasion d’un voyage d’études sur le comportement des lions au Kenya, il découvre la photographie animalière. Mais c’est avec La Terre vue du ciel que Yann Arthus-Bertrand acquiert une notoriété qui ne fera que croître.
Pourtant, au début, personne ne croyait à ce projet. C’est grâce à l’engouement populaire que ces images ont suscité et que le photographe est entré dans une autre dimension. Dès lors, son travail est exposé dans plusieurs pays et fait l’objet d’innombrables publications. Ces travaux, « compensé carbonne », sont visibles jusqu’au 1er décembre à l’occasion de l’exposition Yann Arthus-Bertrand Legacy à La Grande Arche, à Paris. Il devient l’une des porte-voix emblématiques de l’écologie, multipliant les actions en faveur de la défense de notre environnement. Pour lui, ce travail ne lui appartient plus, ou pas : « Je n’aime pas numéroter mes photos. Les photos de la Terre appartiennent à tout le monde. La photo est un art populaire. »
© Yann Arthus-Bertrand
Le photographe devient immortel
Notre planète agonise et le photographe devient immortel. En 2006, Yann Arthus-Bertrand entre à l’Académie des Beaux-Arts et avec lui, c’est la photographie qui entre au sein de cette prestigieuse assemblée. Pourtant, il le confesse : « Je me sens plus comme un témoin de mon époque qu’un artiste. Je ne transforme pas ce que je vois, je reproduis mécaniquement et chimiquement ce que je vois. Bien sûr il y a un côté artistique dans la photographie, mais je me sens davantage comme un journaliste. »
De plus en plus, celui qui se considère comme un « écolo perdu » se détache du monde de la photographie pour se consacrer à ses activités annexes : sa fondation, l’éducation, l’activisme environnemental… mais aussi le cinéma. « Je me suis rendu compte que, dans mon travail, il manque la parole de l’Homme. », confie-t-il. Il l’a introduite avec son film Home. Aujourd’hui, il présente aujourd’hui sa nouvelle production, Woman, qui propose de regarder le Monde à travers les yeux des femmes.
Heart in Voh, New Caledonia (French Overseas Territory) © Yann Arthus-Bertrand
Tsingy de Bemaraha, région de Morondava, Madagascar © Yann Arthus-Bertrand