Cette semaine, dans «Regardez voir », la journaliste Brigitte Patient nous fait visiter deux expositions parisiennes. La première, au Centre Pompidou, est une rétrospective dédiée à David Goldblatt. La seconde, au BAL, tente de définir l’expression En Suspens.
Cap sur le Centre Pompidou qui rend hommage aux images de David Goldblatt, jusqu’au 13 mai 2018. Figure emblématique de la photographie sud-africaine, Goldblatt fut notamment, en 1998, le premier photographe sud-africain à être exposé au MoMA, à New York. Au fil de l’exposition, c’est l’histoire de son pays qu’il raconte. Son passé douloureux, l’apartheid, son développement, puis sa chute. Pourtant, le jugement est absent des clichés de l’artiste, au contraire, on lit son respect et sa curiosité dans chacun d’eux. À travers 200 images, une centaine de documents d’archives, et des vidéos narrés par Goldblatt lui-même, celui-ci nous conte, avec intelligence, l’histoire de son Afrique du Sud.
© David Goldblatt
Direction Le BAL, ensuite, et son exposition collective En Suspens. Quatorze artistes contemporains discutent ici de ce terme et de ses multiples définitions. Vidéos et photographies se répondent pour illustrer des actions fortes, le flux insistant de la foule, les visages, les corps en action, ou encore les souffrances. Si la photo n’est pas le seul médium utilisé, elle reste au centre de l’exposition, notamment dans les créations d’Henk Wildschut, qui montrent la jungle de Calais, ses réfugiés, ses villes éphémères créées puis démantelées. Les œuvres s’interpellent, pour communiquer un entredeux instable, une menace, mais aussi une certaine poésie. Une exposition à découvrir jusqu’au 13 mai 2018.
© Henk Wildschut
Image de couverture : © David Goldblatt