Cette semaine, Brigitte Patient s’intéresse à deux expositions. La première, en Italie, présente des chefs-d’œuvre de la collection Pinault. La seconde, installée à l’Hôtel de Ville de Paris, célèbre l’anniversaire de Mai 68.
C’est à Punta della Dogana, à Venise que Brigitte Patient découvre l’exposition Dancing With Myself. Un événement qui regroupe 145 œuvres – peinture, photographie, sculpture ou encore vidéo – de la collection Pinault. Parmi 32 artistes représentés, l’œuvre de Marcel Bascoulard marque les esprits. Dessinateur et photographe, l’artiste, assassiné en 1978, réalisait des clichés saisissants. Ici, douze images le présentent vêtu d’une tenue féminine, figé dans des poses étranges. Pourtant, le visage de Marcel n’est pas maquillé ni coiffé. Il semble nous dévisager, le regard insistant. Aux frontières de l’art brut, ses réalisations mélangent le trouble et l’effroi à l’humour noir. Une série photographique inoubliable.
© Marcel Bascoulard / Pinault Collection
Retour ensuite à Paris, où l’Hôtel de Ville organise une exposition en l’honneur du 50e anniversaire de Mai 68, et d’un grand photojournaliste, Gilles Caron. Né en 1939, Caron s’oriente d’abord vers une carrière de journaliste, mais, confronté à la guerre, en Algérie, il se tourne rapidement vers l’image. Il est l’une des figures majeures de Mai 68, et apporte, grâce à ses nombreux voyages, notamment au Mexique ou en Guinée-Bissau, une vision mondiale de cette révolution. À travers 300 photographies, l’exposition relate une année décisive, un portrait incroyable de la jeunesse dans les rues. Les clichés de Caron racontent la violence et l’urgence. Un événement à découvrir jusqu’au 28 juillet.
© Fondation Gilles Caron Courtesy School Gallery /Olivier Castaing
Image d’ouverture © LaToya Ruby Frazier