Au micro de « Regardez voir » #53

01 août 2018   •  
Écrit par Anaïs Viand
Au micro de « Regardez voir » #53

Cette semaine, au micro de Brigitte Patient, Dorothy Shoes, une photographe qui raconte sa maladie en image. On retrouve aussi deux photographes de la Nouvelle Vague : Peter Lindbergh et Raymond Cauchetier.

Comédienne, metteuse en scène, Dorothy Shoes est aussi photographe. Ce n’est que tardivement, en 2005, qu’elle commence à pratiquer la photographie. Sept ans plus tard, à l’âge de 33 ans, elle apprend qu’elle est atteinte de la sclérose en plaques. Depuis, convaincue que la photographie pouvait parler à sa place, elle ne cesse de raconter des histoires en images. Et pourtant elle ne se considère pas comme photographe. « Je ne sais pas écrire avec la lumière, je sais parler de l’humain, c’est cela qui m’intéresse », confie la photographe. Voici une émission poignante au cours de laquelle Dorothy Shoes évoque son rapport à la maladie. « Cette maladie nous chippe nos mots, notre langage, notre manière de nous exprimer, de conjuguer les verbes (…) à cause de la maladie, je vomis des mots qui ne sont pas les miens (…) La maladie, c’est la perte de l’identité. Je ne sais plus qui je suis. Aujourd’hui j’ai peur de tout, alors qu’auparavant, j’étais téméraire ». Un récit qu’elle partage également au sein de son ouvrage ColèresS planquées paru en octobre 2017 aux éditions Actes Sud.

Delphine © Dorothy ShoesClara © Dorothy Shoes

À g. Delphine et à d. Clara © Dorothy Shoes

Et puis, Brigitte Patient rencontre deux icônes de la mode et de la Nouvelle Vague : Peter Lindbergh et Raymond Cauchetier.

Photographe de mode, portraitiste, Peter Lindbergh est aussi un réalisateur allemand. Dans cette émission, il revient entre autres sur son rapport au 8ᵉ art « On ne peut pas apprendre la photographie. On peut éventuellement ressentir le besoin de s’exprimer. J’ai commencé par la peinture », explique Peter. Retouche chirurgicale ou Photoshop, cet artiste qui a majoritairement photographié des femmes défend une image authentique.

Rencontre ensuite avec Raymon Cauchetier, 98 ans. Alors engagé dans l’Armée de l’air, Raymond s’improvise photographe. « Il s’agissait de photographier les activités du personnel de l’armée de l’air, mais à partir du moment où j’ai eu un appareil, je me suis intéressé à la vie des populations locales, de la ville de Saigon, cela m’a tellement plu que j’ai continué », raconte-t-il. « Ces photos de travail sont devenues beaucoup plus intéressantes maintenant, parce qu’elles sont le reflet d’une époque, des témoignages précieux », ajoute-t-il. Après une carrière dans l’Armée de l’air, il poursuit en tant que photographe de plateau sur des films tels que À bout de souffle, réalisé par Jean-Luc Godard et Jules et Jim, réalisé par François Truffaut.

Jeanne Moreau avec Jules et Jim sur le Pont de Charenton, 1961 © Raymond Cauchetier

Jeanne Moreau avec Jules et Jim sur le Pont de Charenton, 1961 © Raymond Cauchetier

Sur le tournage d' Adieu Philippine de Jacques Rozier en 1960 © Raymond Cauchetier

Sur le tournage d’Adieu Philippine de Jacques Rozier en 1960 © Raymond Cauchetier

Image d’ouverture © Dorothy Shoes

Explorez
La précieuse fragilité selon le festival FLOW#1
Les Fossiles du futur, Synesthésies océaniques © Laure Winants, Fondation Tara Océan
La précieuse fragilité selon le festival FLOW#1
Du 20 septembre au 30 octobre 2025 s’est tenue la première édition de FLOW, un parcours culturel ambitieux imaginé par The Eyes...
13 novembre 2025   •  
Écrit par Fabrice Laroche
Une fable collective au cœur du béton, par Alexandre Silberman
© Alexandre Silberman, Nature
Une fable collective au cœur du béton, par Alexandre Silberman
Exposée à la galerie Madé, dans le cadre de PhotoSaintGermain, jusqu’au 30 novembre 2025, la série NATURE d'Alexandre Silberman...
12 novembre 2025   •  
Écrit par Milena III
Laura Lafon Cadilhac : s'indigner sur les cendres de l'été
Red Is Over My Lover. Not Anymore Mi Amor © Laura Lafon Cadilhac
Laura Lafon Cadilhac : s’indigner sur les cendres de l’été
Publié chez Saetta Books, Red Is Over My Lover. Not Anymore Mi Amor de Laura Lafon Cadilhac révèle un été interminable. L’ouvrage se veut...
07 novembre 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Écofemmes Fest : un rendez-vous pour créer, lutter, transmettre
Trenza, le lien qui nous unit, 2025 ©Gabriela Larrea Almeida
Écofemmes Fest : un rendez-vous pour créer, lutter, transmettre
Jusqu'au 9 novembre prochain, La Caserne, dans le 10e arrondissement de Paris, accueille la première édition d’Écofemmes Fest, un...
07 novembre 2025   •  
Écrit par Cassandre Thomas
Nos derniers articles
Voir tous les articles
Jonathan Bertin : l'impressionnisme au-delà des frontières
Silhouette urbaine, Séoul Impressionism © Jonathan Bertin
Jonathan Bertin : l’impressionnisme au-delà des frontières
Jusqu’au 20 décembre 2025, Jonathan Bertin présente, à la Galerie Porte B, un dialogue délicat entre sa Normandie natale et Séoul, ville...
Il y a 7 heures   •  
Écrit par Marie Baranger
Emilio Azevedo : En ligne de mire
Rondônia (Comment je suis tombé amoureux d’une ligne), 2023 © Emilio Azevedo
Emilio Azevedo : En ligne de mire
Présentée dans le cadre du festival PhotoSaintGermain et au musée du Quai Branly, l'exposition Rondônia. Comment je suis tombé amoureux...
20 novembre 2025   •  
Écrit par Milena III
À la MEP, Tyler Mitchell joue avec les codes du portrait formel
The root of all that lives, 2020 © Tyler Mitchell. Courtesy de l'artiste et de la Galerie Gagosian
À la MEP, Tyler Mitchell joue avec les codes du portrait formel
Jusqu’au 25 janvier 2026, la Maison européenne de la photographie présente la première exposition personnelle de Tyler Mitchell en...
19 novembre 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Au musée des Arts décoratifs, Guénaëlle de Carbonnières exhume la mémoire
© Guénaëlle de Carbonnières
Au musée des Arts décoratifs, Guénaëlle de Carbonnières exhume la mémoire
Jusqu’au 1er février 2026, le musée des Arts décoratifs de Paris vous invite à découvrir Dans le creux des images. Cette exposition...
19 novembre 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet