Cette semaine, au micro de Brigitte Patient, Dorothy Shoes, une photographe qui raconte sa maladie en image. On retrouve aussi deux photographes de la Nouvelle Vague : Peter Lindbergh et Raymond Cauchetier.
Comédienne, metteuse en scène, Dorothy Shoes est aussi photographe. Ce n’est que tardivement, en 2005, qu’elle commence à pratiquer la photographie. Sept ans plus tard, à l’âge de 33 ans, elle apprend qu’elle est atteinte de la sclérose en plaques. Depuis, convaincue que la photographie pouvait parler à sa place, elle ne cesse de raconter des histoires en images. Et pourtant elle ne se considère pas comme photographe. « Je ne sais pas écrire avec la lumière, je sais parler de l’humain, c’est cela qui m’intéresse », confie la photographe. Voici une émission poignante au cours de laquelle Dorothy Shoes évoque son rapport à la maladie. « Cette maladie nous chippe nos mots, notre langage, notre manière de nous exprimer, de conjuguer les verbes (…) à cause de la maladie, je vomis des mots qui ne sont pas les miens (…) La maladie, c’est la perte de l’identité. Je ne sais plus qui je suis. Aujourd’hui j’ai peur de tout, alors qu’auparavant, j’étais téméraire ». Un récit qu’elle partage également au sein de son ouvrage ColèresS planquées paru en octobre 2017 aux éditions Actes Sud.
À g. Delphine et à d. Clara © Dorothy Shoes
Et puis, Brigitte Patient rencontre deux icônes de la mode et de la Nouvelle Vague : Peter Lindbergh et Raymond Cauchetier.
Photographe de mode, portraitiste, Peter Lindbergh est aussi un réalisateur allemand. Dans cette émission, il revient entre autres sur son rapport au 8ᵉ art « On ne peut pas apprendre la photographie. On peut éventuellement ressentir le besoin de s’exprimer. J’ai commencé par la peinture », explique Peter. Retouche chirurgicale ou Photoshop, cet artiste qui a majoritairement photographié des femmes défend une image authentique.
Rencontre ensuite avec Raymon Cauchetier, 98 ans. Alors engagé dans l’Armée de l’air, Raymond s’improvise photographe. « Il s’agissait de photographier les activités du personnel de l’armée de l’air, mais à partir du moment où j’ai eu un appareil, je me suis intéressé à la vie des populations locales, de la ville de Saigon, cela m’a tellement plu que j’ai continué », raconte-t-il. « Ces photos de travail sont devenues beaucoup plus intéressantes maintenant, parce qu’elles sont le reflet d’une époque, des témoignages précieux », ajoute-t-il. Après une carrière dans l’Armée de l’air, il poursuit en tant que photographe de plateau sur des films tels que À bout de souffle, réalisé par Jean-Luc Godard et Jules et Jim, réalisé par François Truffaut.
Jeanne Moreau avec Jules et Jim sur le Pont de Charenton, 1961 © Raymond Cauchetier
Sur le tournage d’Adieu Philippine de Jacques Rozier en 1960 © Raymond Cauchetier
Image d’ouverture © Dorothy Shoes