Axel Morin

10 septembre 2015   •  
Écrit par Fisheye Magazine
Axel Morin
Axel Morin ne tient pas en place. En France, à Londres, à New York, en Géorgie… Il a pas mal voyagé pour faire des images. De ses photographies se dégage une énergie, une adrénaline, comme une sorte d’impatience – celle d’appuyer sur le déclencheur.

Fisheye: Tes prises de vues sont très spontanées, non ?

Axel Morin: Elles le sont. Ce sont des photos que je réalise lors de mes balades quotidiennes ou de mes projets documentaires. Il est dur de ne pas être spontané sur ce genre de photos car si tu n’appuies pas au bon moment tu n’arriveras jamais à capter le même instant. Tout est une question de timing.

La street photography, c’est ton genre de prédilection ?

A ce jour je ne suis pas arrêté à une spécification précise, je travaille autant la street photography que la photo documentaire. Je fais aussi de l’éditorial “mode” pour des magazines, tout en gardant mon univers et mon écriture. J’aime pouvoir me diversifier dans mon travail et je ne veux pas m’enfermer dans une catégorie.

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Comment les gens dans la rue réagissent à ton appareil ?

Parfois ils sont fiers. D’autres fois ils sont en colère ou stupéfaits et parfois encore ils ne voient rien… La rue est captivante et pleine de surprises. Ce type de photographie est un terrain de jeu rempli d’inattendu, tu ne peux jamais vraiment prévoir ce qui va t’arriver ou ce que tu vas découvrir. C’est excitant.

Il semblerait que tu aies passé beaucoup de temps avec des adolescents. Sais-tu ce qui anime ces jeunes en quête d’adrénaline ?

A mon sens, ce qui les anime, c’est leur soif de vivre, leur envie d’exister et de s’exprimer dans leur milieu.

Comment les as-tu rencontrés ?

Les rencontres se font par hasard, dans la rue, par les amis ou sur les réseaux.

Est-ce qu’ils t’ont facilement accepté, toi et ton appareil ?

Tout dépend des endroits et des circonstances mais en général, oui tout se passe bien. Cela demande du temps pour être accepter: il faut s’immerger, échanger, écouter et comprendre.

Est-ce que toi-même, en tant qu’auteur, tu es en quête d’adrénaline et de légèreté ?

C’est le cœur de ma motivation. J’aime aller chercher la beauté là où les gens ne la voient pas forcément, poser mon regard loin des strass et des paillettes.

© Axel Morin
© Axel Morin

Pourquoi et comment es-tu devenu photographe ?

Je suis devenu photographe pour immortaliser en images des moments de vies uniques. A mes yeux la photographie c’est le travail de toute une vie, chaque jour est un nouvel apprentissage, une nouvelle écriture.

Quel est l’appareil que tu utilises ? Pourquoi l’argentique ?

J’utilise un Leica Minilux et un Leica m6. J’aime le film photographique car les lumières qui en ressortent ainsi que la vie qui s’en dégage sont irremplaçables…

Qu’est-ce qui t’inspire?

Mon quotidien, les actualités, beaucoup de choses qui se passent dans ce monde me permettent de développer mon inspiration et ma créativité. J’aime comprendre la rue, m’intégrer dans des ambiances nouvelles, comprendre et faire comprendre ces ambiances au travers de mes photos.

Parmi les photos de la sélection, quelle est ta préférée ?

Ma préférée est celle du jeune homme torse nu. Son regard nous transperce et raconte a lui seul l’ambiance qui se dégage dans ce genre d’endroits. J’aime quand une photo vous emporte et si elle fait réfléchir, c’est encore mieux. Cette photo a été réalisée dans un ancien camp français de gens du voyage qui y vivaient depuis les années 1970. Au fil des ans, l’endroit s’est dégradé en bidonville. Grâce un ami proche de la communauté, j’ai eu l’opportunité de partager un moment de vie avec eux. Cette photographie retranscrit la réalité d’une des dernières journées de l’existence de ce camp qui aujourd’hui a disparu.

© Axel Morin
© Axel Morin

Propos recueillis par Marie Moglia

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