Beyrouth ne meurt jamais, les contrastes du Liban en diptyques

06 août 2024   •  
Écrit par Costanza Spina
Beyrouth ne meurt jamais, les contrastes du Liban en diptyques
© Yuksek
© Yuksek
© Yuksek
© Yuksek
© Yuksek

À l’occasion de la Biennale d’Aix-en-Provence, la chapelle des Andrettes accueille, du 21 septembre au 12 octobre, Beyrouth ne meurt jamais, une exposition de Yuksek sur la résilience et la régénération d’une ville sans cesse mise à l’épreuve.  

Le compositeur Yuksek découvre le Liban il y a une quinzaine d’années, lorsqu’il est invité jouer à Beyrouth. Depuis, il y est retourné presque tous les ans, en tissant des liens d’amitié forts et une relation particulière à la ville. Il entre alors en contact avec une réalité qui, malgré les combats, les attentats, les exodes et les grandes difficultés politiques et économiques, continue de déployer de la vie et de la résilience. Après l’explosion du port de la ville, durant laquelle un de ses amis est gravement blessé, le musicien et d’autres artistes français·es décident d’écrire un album pour récolter des fonds pour une ONG chargée de la reconstruction du lieu. C’est à cette occasion qu’est composée « Beirut ma bet mout » qui a donné le nom à l’exposition photographique. Ces photos racontent en effet la grande capacité de réparation des habitant·es. Avec son appareil comme complice, Yuksek se lance dans une exploration visuelle, se servant de son objectif pour raconter des histoires de survie et d’espérance. L’exposition est également enrichie d’une installation sonore immersive qu’il a créée, qui combine des captations d’ambiances urbaines du Liban avec des enregistrements de chants traditionnels du pays.

Une terre de contrastes

Yuksek perçoit le Liban comme une terre de contrastes. Le format diptyque de ces photographies s’est donc rapidement imposé. Entre photojournalisme et narration intime, la série Beyrouth ne meurt jamais a été réalisée avec trois appareils argentiques différents, un choix technique qui se prêtait particulièrement à une disposition esthétique en deux tableaux. « J’ai réalisé cette série en atterrissant à Beyrouth le 7 octobre 2023, le jour du début de ce chaos qui enflamme à nouveau la région, dit-il. J’y ai loué une voiture et parcouru une grande partie du Liban (la côte de Ghazieh à Batroun, le Mont Liban, La Plaine de la Bekka par Baalbek jusqu’à Anjar près de la Syrie) seul pendant une semaine. » Les diptyques fonctionnent en miroir, parfois en oxymore, en faisant dialoguer l’ombre et la lumière, le désordre et l’apaisement. « Le Liban est une terre de contraste absolu, la douceur et la violence, la misère et l’opulence, le chaos de Beyrouth et la sérénité des cimes, le climat politique et la résilience des habitant·es. »

À lire aussi
À l'Abbaye de Jumièges, le Liban se raconte pour guérir
À l’Abbaye de Jumièges, le Liban se raconte pour guérir
Dans le cadre de ses actions de coopération avec le Liban, la région de la Seine-Maritime inaugure une saison dédiée à l’art libanais….
02 août 2022   •  
Écrit par Ana Corderot
« C’est Beyrouth » : portrait d’une ville tumultueuse
« C’est Beyrouth » : portrait d’une ville tumultueuse
Dans le cadre de l’exposition C’est Beyrouth, l’Institut des cultures d’islam a réuni seize photographes et vidéastes représentant le…
24 mai 2019   •  
Écrit par Lou Tsatsas
ImageSingulières : l'écho de la résilience
ImageSingulières : l’écho de la résilience
En dépit des défis de notre époque, ImageSingulières persiste. La 15e édition du festival dédié à la photographie documentaire capture…
31 mai 2023   •  
Écrit par Anaïs Viand
Explorez
Dans l'œil de Marivan Martins : portrait de la surconsommation
Black Friday © Marivan Martins
Dans l’œil de Marivan Martins : portrait de la surconsommation
Aujourd’hui, plongée dans l’œil de Marivan Martins, photographe brésilien, installé à Paris, dont le livre autoédité Black Friday est...
Il y a 3 heures   •  
Écrit par Marie Baranger
Sony World Photography Awards 2025 : Photographier le déni, documenter les résistances
The Journey Home from School © Laura Pannack, United Kingdom, Winner, Professional competition, Perspectives, Sony World Photography Awards 2025.
Sony World Photography Awards 2025 : Photographier le déni, documenter les résistances
Des corps qui chutent, des trajectoires contrariées, des espaces repris de force… Et si la photographie était un langage de reconquête ?...
10 mai 2025   •  
Écrit par Anaïs Viand
Marion Gronier, la folie et le regard
© Marion Gronier, Quelque chose comme une araignée / Courtesy of the artist and Prix Caritas Photo Sociale
Marion Gronier, la folie et le regard
Pendant deux ans, Marion Gronier a arpenté des institutions psychiatriques en France et au Sénégal. Sans jamais montrer de visages, elle...
09 mai 2025   •  
Écrit par Milena III
Daniel Obasi : l'étoffe de la révolte
Beautiful Resistance © Daniel Obasi
Daniel Obasi : l’étoffe de la révolte
À Lagos, Daniel Obasi, 30 ans, met en lumière les communautés marginalisées du Niger à travers une mode émancipatrice et...
08 mai 2025   •  
Écrit par Milena III
Nos derniers articles
Voir tous les articles
Dans l'œil de Marivan Martins : portrait de la surconsommation
Black Friday © Marivan Martins
Dans l’œil de Marivan Martins : portrait de la surconsommation
Aujourd’hui, plongée dans l’œil de Marivan Martins, photographe brésilien, installé à Paris, dont le livre autoédité Black Friday est...
Il y a 3 heures   •  
Écrit par Marie Baranger
Les coups de cœur #543 : Clarice Sequeira et Maurizio Orlando
© Clarice Sequeira
Les coups de cœur #543 : Clarice Sequeira et Maurizio Orlando
Clarice Sequeira et Maurizio Orlando, nos coups de cœur de la semaine, proposent un regard intime sur soi et sur l'autre. La première...
Il y a 6 heures   •  
Écrit par Lucie Donzelot
Les images de la semaine du 5 mai 2025 : révolution des corps
© Anouk Durocher
Les images de la semaine du 5 mai 2025 : révolution des corps
C’est l’heure du récap ! Cette semaine, les pages Fisheye célèbrent les corps sous différentes formes, de sa portée politique aux...
11 mai 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Sony World Photography Awards 2025 : Photographier le déni, documenter les résistances
The Journey Home from School © Laura Pannack, United Kingdom, Winner, Professional competition, Perspectives, Sony World Photography Awards 2025.
Sony World Photography Awards 2025 : Photographier le déni, documenter les résistances
Des corps qui chutent, des trajectoires contrariées, des espaces repris de force… Et si la photographie était un langage de reconquête ?...
10 mai 2025   •  
Écrit par Anaïs Viand