Prises à l’iPhone en Corée du Nord et dans son Amérique natale, les images carrées de David Guttenfelder rassemblent mille détails de la vie quotidienne, composant un puzzle étonnant que suivent les très nombreux followers de son compte Instagram ouvert en 2012. Après avoir parcouru le monde et ses drames pour Associated Press durant vingt ans, le photojournaliste a décidé de raconter le monde sur un autre registre, en parallèle de son « activité professionnelle ».
Niels Ackermann nous entraîne lui sur les traces de L’ange blanc, les enfants de Tchernobyl sont devenus grands. L’histoire d’Ioulia, adolescente devenue adulte, à l’image de la jeunesse de Slavoutytch, à 40 km de la centrale, qui tente de s’inventer un avenir. Un travail tout en finesse de trois ans distingué par le prix de la ville de Perpignan Rémi Ochlik 2016.
Copacabana Palace. Ne vous fiez pas au titre de l’expo, c’est une immersion dans un complexe immobilier laissé à l’abandon, « Jambalaya », où vivent quelque 300 familles dans des conditions d’insalubrité à peine imaginables. Un regard acéré de Peter Bauza sur un Brésil loin des lumières olympiques, récompensé par le Visa d’or magazine 2016.
500 dossiers sur les migrants !
Le drame des migrants, qui a marqué encore une fois l’actualité, ne pouvait être absent de cette édition. Le festival a reçu environ 500 dossiers sur le sujet ! On peut entre autres distinguer deux expositions marquantes sur le sujet. Celle de Yannis Behrakis, photographe grec qui a parcouru le monde pour montrer les réfugiés et les migrants sous toutes les latitudes, et qui les a saisis ici dans son propre pays avec une force étonnante, à l’image de l’affiche du festival. Ainsi que l’exposition de Marie Dorigny qui a photographié les femmes en exil pour le Parlement européen, en décembre et janvier derniers (voir Fisheye 21).
Enfin, malheureuse coïncidence, Visa présente pour la première fois une exposition de Marc Riboud, ce photographe majeur grand amoureux de la Chine, décédé le 30 août dernier, dont le travail allait bien au-delà de la narration journalistique. Ses images prises à Cuba en 1963 sont l’occasion de vérifier que les grands photographes excèdent toujours leur mission d’information pour nous donner à voir des images du monde qui nous intriguent, nous interrogent ou, comme souvent avec Marc Riboud, nous charment. C’est ce que vous pourrez vérifier en visitant ces expositions, jusqu’au 11 septembre.