Dans un tableau d’Edward Hopper

02 mai 2019   •  
Écrit par Lou Tsatsas
Dans un tableau d’Edward Hopper

Sujets insolites ou tendance, faites un break avec notre curiosité de la semaine. Peintre et photographe, Richard Tuschman a réalisé Hopper Meditations, un hommage élégant au grand peintre américain.

Originaire du Midwest, le photographe Richard Tuschman a d’abord étudié la peinture dans une école d’art. Après avoir travaillé en tant que peintre et sculpteur, l’artiste s’est tourné vers la photographie dans les années 1990, grâce au développement d’outils de retouche tels que Photoshop. « C’était une sorte de chambre noire qui me convenait parfaitement. J’étais alors graphiste, et j’ai tout de suite été séduit par ce qu’offrait le logiciel », se souvient l’artiste. Préférant travailler en série, il se considère comme un « réalisateur ». « Je m’interroge sans cesse, précise-t-il. Quelle histoire vais-je raconter ? Quelle atmosphère choisir ? À quoi ressembleront les décors ? Qui sont les personnages, et à quoi pensent-ils ? »

Fasciné par l’œuvre d’Edward Hopper, Richard Tuschman a commencé à réaliser Hopper Meditations en 2011, un travail inspiré des toiles de l’artiste. « J’ai découvert ses tableaux au Whitney Museum de New York, en 1979. À l’époque, je venais d’emménager dans la Grosse Pomme, et je me sentais proche des personnages solitaires de ses peintures », confie-t-il. Sa série, véritable hommage au peintre, recrée l’atmosphère délicate, aussi élégante que mélancolique, des peintures d’Hopper.

Un univers onirique et théâtral

« Chaque décor est une miniature, de la taille d’une maison de poupée que j’ai moi-même peint. J’ai ensuite photographié mes modèles dans un studio, en utilisant un fond neutre. Enfin, j’ai ajouté certains détails grâce à Photoshop, tout en soulignant l’esthétique picturale des images »,

explique Richard Tuschman. Extrêmement détaillés, ses décors semblent toutefois brouiller les frontières entre le réel et l’imaginaire. Un moyen pour le photographe de construire un univers onirique et théâtral.

Si son concept évoque les déambulations rêveuses d’Alice au pays des merveilles, les images, elles, deviennent tableaux. En jouant avec les pauses des modèles et la lumière, Richard Tuschman parvient à recréer l’atmosphère si particulière des tableaux du grand peintre. « Pourtant, mes éclairages s’inspirent davantage de Rembrandt que d’Edward Hopper », s’amuse le photographe. Ses personnages – comme ceux du peintre – demeurent plongés dans leurs pensées, et semblent tout droit sortis d’un récit passionnant. Une œuvre intemporelle mêlant peinture et photographie.

© Richard Tuschman

© Richard Tuschman© Richard Tuschman

© Richard Tuschman

© Richard Tuschman© Richard Tuschman

© Richard Tuschman

© Richard Tuschman

Explorez
La sélection Instagram #514 : images indociles
© séquoia photos / Instagram
La sélection Instagram #514 : images indociles
Les artistes de notre sélection Instagram de la semaine incarnent, chacun·e à leur manière, le thème de la 56e édition des célèbres...
08 juillet 2025   •  
Écrit par Lucie Donzelot
Yves Saint Laurent : une histoire en miroir de la photographie et la mode
Polaroïd pris par le personnel de la maison de couture, cabines du 5, avenue Marceau, Paris. Robe de mariée portée par Laetitia Casta, collection haute couture printemps-été 2000, janvier 2000. © Yves Saint Laurent © Fondation Pierre Bergé – Yves Saint Laurent
Yves Saint Laurent : une histoire en miroir de la photographie et la mode
Cet été, parmi les accrochages à retrouver aux Rencontres d’Arles se compte Yves Saint Laurent et la photographie, visible à la Mécanique...
07 juillet 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Wolfgang Tillmans revient sur sa carte blanche au Centre Pompidou
Wolfgang Tillmans à la Bpi, janvier 2025 © Centre Pompidou
Wolfgang Tillmans revient sur sa carte blanche au Centre Pompidou
Le Centre Pompidou lui donne carte blanche jusqu’au 22 septembre 2025, dernier accrochage avant la fermeture du bâtiment pour cinq ans de...
03 juillet 2025   •  
Écrit par Fisheye Magazine
Marco Dos Santos fait feu de tout bois
© Marco Dos Santos
Marco Dos Santos fait feu de tout bois
Mais peut-il seulement tenir en place ? Depuis plus de vingt ans, Marco Dos Santos trace une trajectoire indocile à travers les scènes...
02 juillet 2025   •  
Écrit par Milena III
Nos derniers articles
Voir tous les articles
Les images de la semaine du 7 juillet 2025 : sous le soleil arlésien
The Last Cosmology © Kikuji Kawada
Les images de la semaine du 7 juillet 2025 : sous le soleil arlésien
C’est l’heure du récap ! À l’occasion des Rencontres d’Arles, nous avons sélectionné une série d’expositions, aux sujets et...
Il y a 3 heures   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Octavio Aguilar remporte le prix Découverte Roederer
Ma yëë tunjoty, ma yëë kopkjoty, 2020. © Octavio Aguilar. Avec l’aimable autorisation de l’artiste / Parallel Oaxaca.
Octavio Aguilar remporte le prix Découverte Roederer
Pour la deuxième année consécutive, les Rencontres d'Arles mettent en lumière les sept finalistes du prix Découverte Fondation Roederer à...
12 juillet 2025   •  
Écrit par Fisheye Magazine
Rencontres d'Arles 2025 : les coups de cœur de la rédaction
Montagne de Corte, Corse, 2022. © Jean-Michel André. Avec l’aimable autorisation de l’Institut pour la photographie / Galerie Sit Down.
Rencontres d’Arles 2025 : les coups de cœur de la rédaction
En parallèle de ses articles sur la 56e édition des Rencontres d’Arles, qui se tient jusqu’au 5 octobre 2025, la rédaction...
12 juillet 2025   •  
Nan Goldin, lauréate du prix Women in Motion 2025, présente Syndrome de Stendhal
Jeune amour, 2024 © Nan Goldin. Avec l’aimable autorisation de l’artiste / Gagosian.
Nan Goldin, lauréate du prix Women in Motion 2025, présente Syndrome de Stendhal
Ce mardi 8 juillet, Nan Goldin a reçu le prix Women in Motion au Théâtre Antique d’Arles, qui affichait complet. À cette occasion...
11 juillet 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet