Découvrez la programmation de la 19e édition du Festival Photo La Gacilly !

17 mars 2022   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Découvrez la programmation de la 19e édition du Festival Photo La Gacilly !

Le Festival Photo La Gacilly vient tout juste de révéler la programmation de sa 19e édition. Intitulée Visions d’Orient, la manifestation se tiendra du 1er juin au 30 septembre 2022. Mais pour l’heure, découvrez sans plus tarder ce que vous réserve l’évènement.

« Nous donnerons inlassablement la parole à celles et ceux qui résistent à l’adversité, se réinventent pour ne pas subir, à celles et ceux qui agissent après avoir réfléchi et qui font de leur mieux dans un monde en plein bouleversement et en mutation. »

C’est en ces mots qu’Auguste Coudray, président du Festival Photo La Gacilly, ouvre les festivités. Depuis près de vingt ans, l’évènement breton soutient le 8e art à travers une programmation engagée. Toujours dans une volonté de croiser les pratiques, mais aussi les regards, il cherche ainsi à interroger les enjeux environnementaux et sociétaux qui nous sont contemporains. Et le thème de cette édition 2022, Visions d’Orient, ne déroge pas à la règle.

Cette année, La Gacilly a décidé de célébrer l’espace culturel persan en invitant des photographes iraniens, afghans et pakistanais. Berceau de la civilisation indo-européenne, ces pays sont pourtant méconnus et subissent encore les affres de l’obscurantisme religieux. Dans cet environnement incertain, les artistes se font alors « défenseurs d’une pensée positive, ambassadeurs de la conscience écologique, lumières d’un espoir nouveau », affirme Cyril Drouhet, commissaire des expositions.

© Ebrahim Noroozi

© Ebrahim Noroozi

Questionner son identité nationale

Émerveiller, émouvoir et informer pour repenser et mieux appréhender le monde de demain. Alors que la conjoncture géopolitique remet en perspective l’organisation même de nos sociétés, les motivations du Festival prennent d’autant plus de sens. Car l’histoire se répète inlassablement. En août dernier, les talibans ont repris le contrôle de l’Afghanistan, tandis que la Russie envahit l’Ukraine depuis fin février. « Toutes les photographies agissent comme des actes de vérité, rappelle Cyril Drouhet. Qu’elles soient prises dans un souci documentaire ou artistique, elles sont émotion, viennent figer un instant, et restituent une idée du réel. Elles sont avant tout la marque d’un espoir, celui de la vie, celui de notre foi inaltérable pour des lendemains, sinon plus vertueux, au moins plus soucieux d’une certaine harmonie. »

Une rétrospective sera consacrée à Abbas. Le photographe iranien, décédé en 2018, a documenté la révolution qu’a vécue son pays en 1979. Dès lors, il n’a eu de cesse d’interroger les liens qui unissent les hommes et les dieux. Une œuvre puissante qui contraste avec celle des autres talents émergents exposés, tous nés après cet évènement majeur. Maryam Firuzi questionne ainsi son identité nationale en s’intéressant à la place des femmes. Et ce, aussi bien dans son pays que dans la photographie, deux milieux sous domination masculine.

© Gohar Dashti

© Gohar Dashti

Esquisser le monde de demain

Pour cette 19e édition, la place du territoire – chère à La Gacilly – n’est pas en reste. Dans cet autre registre, Gohar Dashti interroge notre relation à l’environnement, lorsque celui-ci est atrophié par la guerre. Ebrahim Noroozi aborde, quant à lui, les méfaits de la crise climatique avec ses clichés oscillant entre le rouge et le bleu. Variation sur le même thème, Hashem Shakeri s’intéresse à la sécheresse endémique dans la région du Sistan-et-Baloutchistan. Ses paysages d’un blanc épuré donnent alors à voir un monde inattendu, preuve que l’espoir doit subsister. Les tirages engagés de Paul Amalsy, Véronique de Viguerie, Fatimah Hossaini, Shah Marai, Wakil Kohsar et Sarah Caron vont en ce sens en nous rappelant que rien n’est immuable. Terres australes et antarctiques françaises à l’écosystème unique, forêts luxuriantes et récifs montagneux… Mélanie Wenger et Bernard Descamps nous encouragent également à nous battre pour nos idéaux en immortalisant des terres encore intactes.

Enfin, au travers de son Prix Nouvelles écritures de la photographie environnementale, le Festival, en partenariat avec Fisheye, continue à soutenir celles et ceux qui esquissent le monde de demain. Cette année encore, il présentera ainsi les projets de ses trois lauréats qui ne sont autres qu’Alisa Martynova, Maxime Taillez et Chloé Azzopardi.

© Hashem Shakeri

© Hashem Shakeri

Écosystèmes © Chloé Azzopardi / Prix Nouvelles Écritures de la Photographie Environnementale 2022

Écosystèmes © Chloé Azzopardi / Prix Nouvelles Écritures de la Photographie Environnementale 2022

Frontières © Maxime Taillez / Prix Nouvelles Écritures de la Photographie Environnementale 2022

Frontières © Maxime Taillez / Prix Nouvelles Écritures de la Photographie Environnementale 2022

Nowhere Near © Alisa Martynova / Prix Nouvelles Écritures de la Photographie Environnementale 2022

Nowhere Near © Alisa Martynova / Prix Nouvelles Écritures de la Photographie Environnementale 2022

Image d’ouverture © Hashem Shakeri

Explorez
Rebecca Najdowski : expérimentations et désastre écologique
© Rebecca Najdowski
Rebecca Najdowski : expérimentations et désastre écologique
Dans sa série Ambient Pressure, l’artiste Rebecca Najdowski nous invite à interroger le rôle du médium photographique dans notre...
18 décembre 2024   •  
Écrit par Agathe Kalfas
La sélection Instagram #485 : livre de la jungle
© Janis Brod / Instagram
La sélection Instagram #485 : livre de la jungle
Les photographes de notre sélection Instagram de la semaine explorent la jungle, autant celle faite d’arbres et de fougères luxuriantes...
17 décembre 2024   •  
Écrit par Marie Baranger
Le Festival du Regard fait sa zoothérapie
© Daniel Gebbhart de Koekkoek
Le Festival du Regard fait sa zoothérapie
À mesure que notre vie s’urbanise, nos liens avec les animaux s’étiolent. Il est temps d’y remédier. Grâce au travail d’une...
14 décembre 2024   •  
Écrit par Fisheye Magazine
Arktis : la dystopie polaire d’Axelle de Russé
© Axelle de Russé
Arktis : la dystopie polaire d’Axelle de Russé
Pendant huit ans, la photographe Axelle de Russé a suivi l’évolution du réchauffement climatique en Arctique, une réalité qui chaque jour...
12 décembre 2024   •  
Écrit par Agathe Kalfas
Nos derniers articles
Voir tous les articles
Les images de la semaine du 16.12.24 au 22.12.24 : une multitude de dialogues
© Rebecca Najdowski
Les images de la semaine du 16.12.24 au 22.12.24 : une multitude de dialogues
C’est l’heure du récap ! Cette semaine, les pages de Fisheye dévoilent une multitude de dialogues initiés par la photographie.
22 décembre 2024   •  
Écrit par Apolline Coëffet
The Color of Money and Trees: portraits de l'Amérique désaxée
©Tony Dočekal. Chad on Skid Row
The Color of Money and Trees: portraits de l’Amérique désaxée
Livre magistral de Tony Dočekal, The Color of Money and Trees aborde les marginalités américaines. Entre le Minnesota et la Californie...
21 décembre 2024   •  
Écrit par Hugo Mangin
Paysages mouvants : la jeune création investit le Jeu de Paume
© Prune Phi
Paysages mouvants : la jeune création investit le Jeu de Paume
Du 7 février au 23 mars 2025, le Jeu de Paume accueille le festival Paysages mouvants, un temps de réflexion et de découverte dédié à la...
20 décembre 2024   •  
Écrit par Costanza Spina
Mirko Ostuni : une adolescence dans les Pouilles
© Mirko Ostuni, Onde Sommerse.
Mirko Ostuni : une adolescence dans les Pouilles
Dans Onde Sommerse, Mirko Ostuni dresse le portrait de sa propre génération se mouvant au cœur des Pouilles. Cette jeunesse tendre et...
20 décembre 2024   •  
Écrit par Marie Baranger