Passionnée par l’amour, la photographie française Ella Bats compose des oeuvres fluides et colorées, inspirées par la peinture et par les sentiments. Cet article est à retrouver dans notre dernier numéro.
C’est quoi l’amour ? « Il m’est impossible de répondre. Chaque rencontre, chaque relation est différente », avance Ella Bats, 28 ans. Parmi les questions existentielles qui animent la photographe parisienne, les tensions amoureuses occupent une place de choix. « Quelles sont nos racines ? Qu’est- ce qui relie deux êtres ? Quelles sont les origines de l’amour ? » Si la référence biblique est évidente dans sa série Adam et Adam, Ella Bats se concentre sur les fluidités corporelles et les énergies interpersonnelles. C’est tout cela que symbolisent les images colorées de l’artiste. Avant de devenir graphiste, puis photographe, Ella Bats songeait à une carrière de peintre, sur les pas de Nicolas de Staël ou d’Henri Matisse – un rêve d’enfance. « Ma mère organisait des expositions pour non-voyants. Elle collaborait avec des artistes plasticiens et mentionnait des grands noms comme Picasso ou Cézanne », se souvient l’artiste.
De l’autre côté, un grand-père photographe et un père vidéaste qui lui met son premier boîtier entre les mains. Sa recherche plasticienne la conduit jusqu’à Paris, où elle délaisse peu à peu le dessin pour la photo. Elle y obtient le diplôme de Gobelins, l’École de l’image en 2017. Un héritage, des questionnements et des expériences. Ella Bats s’empare de la réalité pour créer ses « petites fictions ». Dans ses récits, elle se dévoile, livre une définition de la beauté et étudie l’humanité, encore et toujours. « Je veux comprendre l’humain, ses relations et ses sentiments. Je veux le voir et le montrer sous toutes ses facettes. » Physiques et spirituelles. Et dans cette vaste quête, ses images tendres, fragiles et tumultueuses nous invitent à une forme de méditation, de lâcher-prise. Comme l’amour, le 8e art déclenche bien des choses.
Adam et Adam sera exposé à Paris à la galerie Madé, jusqu’au 15 octobre ; et à Hyères à la Villa Noailles, du 14 au 17 octobre, dans le cadre du 36e Festival international de mode, de photographie et d’accessoires de mode.
Cet article est à retrouver dans Fisheye #49, disponible ici.
© Ella Bats