Chaque mois, découvrez, sur l’édition 2.0 du site Elles x Paris Photo deux nouvelles interviews – l’une écrite, l’autre vidéo. Focus, aujourd’hui, sur Malala Andrialavidrazana, artiste née à Madagascar qui puise dans la diversité des archives mondiales pour réévaluer nos connaissances de l’histoire.
En novembre 2020, Paris Photo et le ministère de la Culture, en association avec Fisheye Magazine, lançaient un site web dédié à Elles x Paris Photo – un parcours physique et numérique mettant en avant les artistes féminines présentes au cœur de la foire. Une manière de leur donner la parole, à travers des interviews écrites et vidéo. Depuis le lancement de l’édition 2.0, en mars dernier, Valérie Belin, Laia Abril, Jun Ahn, Alison Rossiter, Judith Joy Ross, Cig Harvey et Barbara Probst se sont succédées. Aujourd’hui, découvrez l’artiste-photographe franco-malgache Malala Andrialavidrazana, qui explore l’héritage de diverses cultures autour du monde, à travers la mémoire commune et les archives.
Née au Madagascar en 1971, Malala Andrialavidrazana s’est installée à Paris dès l’âge de douze ans, où elle vit et travaille encore aujourd’hui. À travers ses créations, elle interroge notre histoire, comme les enjeux contemporains et souligne les contrastes entre la perception du monde de l’Occident et des pays du Sud. « Les perceptions du monde se nourrissent des normes arbitraires qui se perpétuent d’une époque à l’autre, des rapports de domination entre genres, couleurs, classes et nations, ou encore des avancées industrielles et technologiques qui causent plus de tragédies que de justice, explique-t-elle. En clair, je crois qu’on ne peut avancer sans faire le ménage des idéologies rétrogrades ».
Au croisement des arts, Malala Andrialavidrazana déconstruit le médium photographique et invente un nouveau langage visuel et conceptuel pour bouleverser le statu quo. « Le langage photographique que je tente de développer depuis le départ vise le renversement des représentations stéréotypées », raconte-t-elle. En s’éloignant de plus en plus de l’appareil photo, l’artiste recycle des images anciennes collectées dans diverses archives du monde. Elle abandonne son point de vue unique et le confronte à la multiplicité. Ainsi, elle interroge, s’approprie et provoque les codes visuels existants – sources de nombre de nos préjugés. « Aujourd’hui, je suis plus à l’aise avec cette écriture par le biais du photo collage qui se rapproche du dessin, et qui me laisse donc une marge de manipulation des images que je n’aurai pas eues dans une photographie classique produite avec une prise de vue unique », conclut la photographe.
Un entretien à découvrir sur le site Elles X Paris Photo.
« 1883, Reference Map for Business Men » Figures © Malala Andrialavidrazana
« 1886, Voyages autour du Monde » Figures © Malala Andrialavidrazana
« 1918, Der Entente » Figures © Malala Andrialavidrazana
Image d’ouverture : « 1918, Der Entente » Figures © Malala Andrialavidrazana