C’est à la galerie Thierry Bigaignon que nous avions découvert le travail de Renato D’Agostin. À l’occasion de la cinquième publication d’IIKKI, Orbit, on retrouve, cette fois en musique, les images noir et blanc du photographe italien. Une expérience visuelle et sonore immersive, disponible à partir du 19 mars 2018.
, Mathias Van Eecloo, le fondateur de la maison d’édition française IIKKI, a été séduit par les images poétiques et contrastées du photographe italien. « Il y une évidence concernant la recherche de lignes, de structure, presque obsessionnelle, clinique », confie le fondateur d’IIKKI. Rappelons son concept singulier : à chaque ouvrage, l’éditeur propose un dialogue entre un photographe et un musicien. « La musique accompagne le livre dans son ensemble, on peut bien entendu regarder le livre sans le son ou écouter la musique sans parcourir le texte, mais il est vrai qu’avec un casque sur les oreilles, le regard du lecteur change et l’immersion est totale », précise Mathias Van Eecloo. Aux images de Renato D’Agostin, Orbit ajoute les morceaux de Scott Worthington, un contrebassiste et compositeur installé à Los Angeles. Chaque chapitre du livre porte le même nom qu’une piste de la bande sonore. La seule contrainte pour vivre cette expérience ? S’accorder 40 minutes et se laisser embarquer. Un bel outil immersif, plus que nécessaire dans un monde qui s’accélère sans cesse.
Pause anthropologique
« J’aime l’idée que l’on puisse être libre et choisir à quelle vitesse on souhaite lire », explique Mathias Van Eecloo. L’ouvrage, comme la bande-son, n’est ici plus seulement limité à une seule et unique fonction. Surtout, le champ des libertés et des possibles s’accroît. Le travail de Renato D’Agostin, sublime, s’accorde ici parfaitement et subtilement avec les compositions de Scott Worthington. Grâce à la musique, les observations du photographe gagnent en intensité et amènent de nouveaux questionnements sur l’homme, comme sur la matière. Quelle est la place de l’homme dans ce monde mouvant et tranché ? Comment se repérer dans cette immensité ? Enfin, n’est-il seulement question que de proportionnalités ? Au lieu de regarder l’homme, puis la nature, n’est-il pas temps de les voir comme un tout ?