En quête de signes, Peter Knapp révèle les êtres à la galerie Maeght

05 décembre 2022   •  
Écrit par Apolline Coëffet
En quête de signes, Peter Knapp révèle les êtres à la galerie Maeght

Jusqu’au 15 décembre 2022, la galerie Maeght met en lumière les multiples facettes de Peter Knapp. À travers un ensemble encore inédit, l’exposition dévoile la pratique beaucoup plus radicale à laquelle s’est adonné le photographe à partir des années 1970.

Cinéaste, vidéaste, graphiste, peintre et bien évidemment photographe, Peter Knapp fait partie de ces artistes touche-à-tout dont la seule préoccupation a toujours été de « faire des images ». Son regard affuté se plaît à scruter le quotidien à la recherche de ces détails à la fois singuliers et élémentaires, desquels jaillira toute une histoire. « Il y a un processus de simplification qui se met en marche et qui est vraisemblablement la base de ma méthode. J’ai une tendance innée à supprimer la perspective, le volume, dans chaque image », expliquait-il à ce propos en quelques phrases citées par la galerie Maeght. Dans l’héritage du mouvement Bauhaus, les compositions épurées donnent à voir les sujets tels qu’ils sont. Les ciels multicolores et les paysages saisonniers, réduits à leur plus simple expression, offrent pourtant des visions riches en symboles leur conférant une part de mystère qui le fascine.

Des portraits réinventés

À partir des années 1970, le photographe s’essaye à une pratique plus radicale. Ses clichés célestes s’entrecoupent désormais de lignes et de diagonales, de formes géométriques éphémères qui s’apparentent d’autant plus à des signes qu’il convient de comprendre. « Quand, dans un paysage, je fais la photographie du ciel et de la terre, j’y vois l’affrontement de la matière et de l’infini », déclarait le plasticien. Plus terre à terre, dans le monde sensible – qu’il soit végétal, minéral ou urbain –, ce sont les traces des êtres qu’il poursuit.

Dans ses monochromes, des cordages épars, des pierres posées au sol, des pieds de vigne sinueux, des meules de foin en désordre ou des trainées d’eau savonneuse sur une vitrine dessinent des courbes abstraites qui laissent paraître des visages ou des silhouettes inattendus… Car « en cherchant l’homme, on commence à le voir », aimait-il à dire à l’époque. Conceptuels et proches du ready-made, les tableaux de Peter Knapp proposent des portraits réinventés qui nous invitent finalement à prêter une attention toute particulière aux choses qui nous entourent.

© Peter Knapp / Galerie Maeght

© Peter Knapp / Galerie Maeght© Peter Knapp / Galerie Maeght

© Peter Knapp / Galerie Maeght

© Peter Knapp / Galerie Maeght© Peter Knapp / Galerie Maeght

© Peter Knapp / Galerie Maeght

© Peter Knapp / Galerie Maeght

Explorez
Steph Wilson : Une provoc' à soi
Self (WIP) © Steph Wilson
Steph Wilson : Une provoc’ à soi
Entre satire esthétique et image de mode, l'artiste britannique Steph Wilson compose sa série d’autoportraits Self (WIP), un work in...
20 mars 2025   •  
Écrit par Lou Tsatsas
Des champs de courses aux défilés : l’histoire de la photographie street style
© Séeberger Frères, Les comtesses de Vitrolles et de Miramont au champ de courses, 1925-1930, tirage gélatino-argentique, Achat, coll. Ufac, 1977 / musée des Arts décoratifs
Des champs de courses aux défilés : l’histoire de la photographie street style
Rituel incontournable de la Fashion Week, les clichés pris aux abords des défilés constituent un genre à part entière dont les origines...
19 mars 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
11 livres de photographie à découvrir ce printemps !
© Dorian Prost
11 livres de photographie à découvrir ce printemps !
Le printemps peut être l’occasion de se plonger dans de nouveaux univers, qu’ils soient tirés de la réalité, issus de mondes fictifs ou à...
17 mars 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Les coups de cœur #536 : Thomas Hammoudi et Émilie Delhommais
© Thomas Hammoudi
Les coups de cœur #536 : Thomas Hammoudi et Émilie Delhommais
Thomas Hammoudi et Émilie Delhommais, nos coups de cœur de la semaine, puisent leur inspiration dans le monde extérieur. Le premier sonde...
17 mars 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Nos derniers articles
Voir tous les articles
9 expositions photographiques à découvrir en mars 2025
Trace Jaune © Etienne Francey
9 expositions photographiques à découvrir en mars 2025
L’arrivée du printemps fait également fleurir de nombreuses expositions. Pour occuper les journées qui s’allongent ou les week-ends...
Il y a 8 heures   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Les Rencontres d’Arles dévoilent la programmation de leur édition 2025
© Photographe amateur anonyme. Sans titre, Houlgate, France, 1931. Avec l’aimable autorisation de l’ancienne Collection Marion et Philippe Jacquier / Don de la Fondation Antoine de Galbert au musée de Grenoble.
Les Rencontres d’Arles dévoilent la programmation de leur édition 2025
La programmation de la 56e édition des Rencontres d’Arles vient d’être dévoilée. La plupart des expositions présentées répondront au...
21 mars 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Le langage des fleurs selon des photographes de Fisheye
© Jana Sojka
Le langage des fleurs selon des photographes de Fisheye
Les photographes de Fisheye ne cessent de raconter les préoccupations de notre époque. Parmi les motifs qui reviennent fréquemment se...
20 mars 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Steph Wilson : Une provoc' à soi
Self (WIP) © Steph Wilson
Steph Wilson : Une provoc’ à soi
Entre satire esthétique et image de mode, l'artiste britannique Steph Wilson compose sa série d’autoportraits Self (WIP), un work in...
20 mars 2025   •  
Écrit par Lou Tsatsas