En voyage à Wuhan

26 mars 2021   •  
Écrit par Anaïs Viand
En voyage à Wuhan

Un jour, j’irai à Wuhan avec toi… Voir si le cœur de la ville bat… À tous les curieux en manque de périples, le photographe  Simon Vansteenwinckel propose avec Wuhan Radiography une virée au sein du berceau de la pandémie de la COVID-19 !

Durant les deux premiers confinements, une tendance s’est dessinée : les carnets de bord de photographes confinés. Simon Vansteenwinckel, photographe belge, installé à Bruxelles a choisi de prendre cette mode à contre-pied, et a continué à s’ouvrir au monde, à voyager. Comment donc ? Virtuellement, via Google Maps (Street View). Son périple a démarré en des lieux touristiques, et s’est vite recentré sur le berceau de la pandémie : Wuhan, capitale de la province du Hubei, au centre de la Chine. La ville où tout a démarré. La ville qui était, il y a encore quelque temps, sous les projecteurs de l’OMS. « L’application donne accès à toute la planète ! » lance le photographe qui n’avait alors jamais été en Chine. Je ne connaissais même pas l’existence de cet endroit. J’imaginais une immense mégalopole grouillante et bruyante, quelque chose d’assez cliché malheureusement. » 

© Simon Vansteenwinckel

Le silence et la peur

Comme nous tous, Simon Vansteenwinckel rêve de pouvoir à nouveau voyager « pour de vrai ». Et s’il ne se précipitera peut-être pas à Wuhan à la réouverture des frontières, il n’exclut pas d’essayer, un jour, de « retrouver les lieux photographiés via Google Maps ». Et puis, il est certain que ce voyage virtuel lui a donné envie de découvrir le pays. Un pays qu’il observe à la façon d’un radiologue : on y retrouve l’essentiel, avec des zones de floues toutefois. Son traitement du grain place d’ailleurs le regardeur dans l’incertitude. Dans quelle réalité sommes-nous au juste ? Car, en parcourant la première ville à se confiner, plus d’un an après, on découvre des scènes de vie joyeuses, où la force du collectif raisonne. « J’aime particulièrement l’image où l’on se retrouve à la table de joyeux lurons, dans un restaurant. J’ai l’impression d’y être et d’avoir pu profiter d’un instant de bonheur et de la bonne humeur de ces wuhannais », commente le photographe. On déambule aussi dans des espaces vides, où règnent le silence et la peur. Une atmosphère ô combien évocatrice. En faisant sienne et en repartageant à tous une matière qui, au demeurant, ne lui appartient pas, Simon Vansteenwinckel touche à l’universalité. Il signe-là un reportage original et pointe un changement de nos postures face à notre environnement. En témoigne sa façon de voir le monde encore un peu plus pessimiste qu’avant : « Il faut être aveugle pour ne plus voir que le système de nos sociétés est arrivé à un point de rupture ».

Wuhan Radiography est visible au Hangar Photo Art Center, dans le cadre du PhotoBrussels Festival jusqu’au 25 avril. 

© Simon Vansteenwinckel © Simon Vansteenwinckel

© Simon Vansteenwinckel© Simon Vansteenwinckel

© Simon Vansteenwinckel© Simon Vansteenwinckel© Simon Vansteenwinckel© Simon Vansteenwinckel© Simon Vansteenwinckel

© Simon Vansteenwincke© Simon Vansteenwinckel

© Simon Vansteenwinckel© Simon Vansteenwinckel

© Simon Vansteenwinckel

Explorez
PHotoESPAÑA 2025 : Après tout, que nous disent encore les images ?
© Joel Meyerowitz
PHotoESPAÑA 2025 : Après tout, que nous disent encore les images ?
Chaque été, PHotoESPAÑA transforme Madrid en capitale de la photographie. Pour sa 28e édition, le festival déploie plus d’une centaine...
28 juin 2025   •  
Écrit par Cassandre Thomas
Mois des fiertés : l'identité queer dans l'œil des photographes de Fisheye
© Paul Mesnager
Mois des fiertés : l’identité queer dans l’œil des photographes de Fisheye
Enjeux sociétaux, crise environnementale, représentation du genre… Les photographes publié·es sur Fisheye ne cessent de raconter, par le...
27 juin 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Florence et Damien Bachelot, collectionneurs de rencontres
Florence et Damien Bachelot © Nicolas Despis pour Fisheye.
Florence et Damien Bachelot, collectionneurs de rencontres
Avec un cabinet de plus de 1 000 œuvres, Florence et Damien Bachelot ont constitué, depuis 2004, l’une des plus grandes collections...
26 juin 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
La sélection Instagram #512 : amour censure, amour sincère
© Aniela Kurkiewicz / Instagram
La sélection Instagram #512 : amour censure, amour sincère
« Il n’y pas d’amour censure, il n’y a que d’l’amour sincère », chante Hoshi. Peut-être ces paroles rythmeront-elles la marche des...
24 juin 2025   •  
Écrit par Lucie Donzelot
Nos derniers articles
Voir tous les articles
Les images de la semaine du 23 juin 2025 : queers, chimères et collectionneurs d'images
© Agathe Baur / Instagram
Les images de la semaine du 23 juin 2025 : queers, chimères et collectionneurs d’images
C’est l’heure du récap ! Cette semaine, les pages de Fisheye ont été façonnées par des récits de genre, de sexualité, de figures...
Il y a 4 heures   •  
Écrit par Marie Baranger
PHotoESPAÑA 2025 : Après tout, que nous disent encore les images ?
© Joel Meyerowitz
PHotoESPAÑA 2025 : Après tout, que nous disent encore les images ?
Chaque été, PHotoESPAÑA transforme Madrid en capitale de la photographie. Pour sa 28e édition, le festival déploie plus d’une centaine...
28 juin 2025   •  
Écrit par Cassandre Thomas
19 livres photo pour célébrer le mois des fiertés
© Manbo Key.
19 livres photo pour célébrer le mois des fiertés
À l'occasion du mois des Fiertés, nous avons sélectionné une série d’ouvrages photographiques consacrés à la communauté LGBTQIA+....
27 juin 2025   •  
Écrit par Fisheye Magazine
Mois des fiertés : l'identité queer dans l'œil des photographes de Fisheye
© Paul Mesnager
Mois des fiertés : l’identité queer dans l’œil des photographes de Fisheye
Enjeux sociétaux, crise environnementale, représentation du genre… Les photographes publié·es sur Fisheye ne cessent de raconter, par le...
27 juin 2025   •  
Écrit par Marie Baranger