Envolées célestes

Envolées célestes

Après Demande à la poussière, une série exposée jusqu’au 16 février au Studio de la Maison Européenne de la Photographie, Manon Lanjouère poursuit son exploration de l’espace. Avec La Mécanique céleste, elle étudie la relation entre l’homme et le corps céleste.

« J’ai beau être ancrée dans le monde dans lequel je vis, je n’aime pas vraiment la réalité. J’aime bien rester dans le flou, je suis une grande rêveuse », annonce Manon Lanjouère, photographe plasticienne de 27 ans. Qui, comme Manon, n’a jamais rêvé de voler vers de nouvelles contrées ? Le monde céleste ne serait-il pas la meilleure destination ? Avec La Mécanique céleste, elle se fait le « vaisseau d’un voyage imaginaire, nous transportant dans les confins du monde, un voyage dans l’histoire de la mécanique de propulsion et vers le vide spatial ». Faisant suite aux Bleu du ciel, et à Demande à la poussière, ce projet développé à Toulouse dans le cadre de la Résidence 1+2 apparaît comme une suite logique dans son travail d’auteure. « On quitte le sol, et on évolue dans le sujet même de l’observation », confie cette artiste, fille de pilote d’avion et passionnée par la science. « Je me suis toujours intéressée à l’univers scientifique, sans vraiment le savoir. J’ai étudié l’histoire de l’art et de la photo. Mes premières séries faisaient souvent référence à l’origine de la photo. Un temps d’abord associé aux images scientifiques… L’image, ou plutôt l’illustration permettait alors d’enregistrer le réel. Je suis aussi un peu maniaque, j’aime développer une méthode de travail qui relève du protocole ».

À l’extrémité du silence

dans cette invisible substance se transmuent

les fantômes de l’air

 

Manon Lanjouère a suivi les sillons de Jules Vernes ou Gaston Bachelard, et a étudié le rapport qu’entretient l’homme avec le grand tout – depuis le sol et la mécanique de propulsion jusqu’aux corps capables de flotter dans l’espace. Une exploration née à la suite d’une quête habituelle : lectures et collectes d’archives. « Je me suis entre autres aperçue de la prédominance du bleu, et de l’orange. Deux couleurs que j’ai choisi de décliner, précise la photographe. Si j’ai pour habitude de vulgariser des éléments scientifiques, c’est la première fois que je collaborais avec des chercheurs. Les visites de laboratoires, et les différents échanges ont nourri ma pratique», complète-t-elle. Autre nouveauté ? Ses écrits. « Dans mon précédent projet Demande à la poussière, j’avais inséré des textes rédigés par d’autres, car je ne me sentais pas légitime. Il s’agissait d’un travail sur la perte, et le deuil… un sujet plus difficile donc. Pour La Mécanique céleste, les mots me sont venus avant les images. J’ai ainsi souhaité partager ces quelques vers – très contemporains », explique l’artiste. Un projet qui rappelle deux éléments essentiels : l’art nourrit la science – et vice versa – et le rêve est essentiel à la création.

 

La Mécanique céleste, série exposée à Toulouse dans le cadre de la Résidence 1+2, a fait la l’objet d’un publication : 1+2 Elégies, Filligranes Éditions, 25 €, 176 p

 

Manon intervient à la MEP ce jeudi 13 février à partir de 19h, dans le cadre des nocturnes du jeudi.

 

© Manon Lanjouere / Résidence 1+2-T

© Manon Lanjouere / Résidence 1+2-T© Manon Lanjouere / Résidence 1+2-T

 

© Manon Lanjouère / Résidence 1 + 2

Explorez
Touches d’aquarelle, Brésil et festival : nos coups de cœur photo d’octobre 2025
© Cloé Harent, Residency InCadaqués 2025
Touches d’aquarelle, Brésil et festival : nos coups de cœur photo d’octobre 2025
Expositions, immersion dans une série, anecdotes, vidéos… Chaque mois, la rédaction de Fisheye revient sur les actualités photo qui l’ont...
Il y a 1 heure   •  
Écrit par Apolline Coëffet
La sélection Instagram #530 : une étrange nuit d'octobre
© verknipts / Instagram
La sélection Instagram #530 : une étrange nuit d’octobre
Dans la brume, dans les ciels sombres, dans les forêts épaisses, les artistes de la sélection Instagram de la semaine célèbrent les...
28 octobre 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
5 coups de cœur qui utilisent le noir et blanc
© David Zheng
5 coups de cœur qui utilisent le noir et blanc
Tous les lundis, nous partageons les projets de deux photographes qui ont retenu notre attention dans nos coups de cœur. Cette semaine...
27 octobre 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Sara Silks, de l’aube au crépuscule
© Sara Silks
Sara Silks, de l’aube au crépuscule
Pour le 23e numéro de sa série bimensuelle dédiée aux photographes émergent·es, Setanta Books publie le travail délicat de Sara Silks....
21 octobre 2025   •  
Écrit par Cassandre Thomas
Nos derniers articles
Voir tous les articles
Touches d’aquarelle, Brésil et festival : nos coups de cœur photo d’octobre 2025
© Cloé Harent, Residency InCadaqués 2025
Touches d’aquarelle, Brésil et festival : nos coups de cœur photo d’octobre 2025
Expositions, immersion dans une série, anecdotes, vidéos… Chaque mois, la rédaction de Fisheye revient sur les actualités photo qui l’ont...
Il y a 1 heure   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Gabrielle Ravet : de l'autre côté du poster, la ferveur des fans
© Gabrielle Ravet
Gabrielle Ravet : de l’autre côté du poster, la ferveur des fans
Entre New York et les salles de concert, la photographe française Gabrielle Ravet explore les communautés de fans comme on scrute une...
28 octobre 2025   •  
Écrit par Cassandre Thomas
La sélection Instagram #530 : une étrange nuit d'octobre
© verknipts / Instagram
La sélection Instagram #530 : une étrange nuit d’octobre
Dans la brume, dans les ciels sombres, dans les forêts épaisses, les artistes de la sélection Instagram de la semaine célèbrent les...
28 octobre 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Une danse entre la vie et la mort capturée par Oan Kim
Le coup de grâce lors d'une corrida à Madrid © Oan Kim/MYOP
Une danse entre la vie et la mort capturée par Oan Kim
À travers un noir et blanc contrasté, qui rappelle la chaleur sèche de l'Andalousie, Oan Kim, cofondateur de l'agence MYOP, montre...
27 octobre 2025   •  
Écrit par Milena III