Découvrant la photographie à 16 ans dans le laboratoire photo de son école, Daniela Muttini a d’emblée été séduite par la chimie argentique et ne s’en est jamais éloignée.
Autodidacte, elle a commencé à réaliser des images en noir et blanc de ses amis, de manière traditionnelle, puis au fil des ans, elle a créé des mises en scène en utilisant tout un bric-à-brac d’objets qu’elle accumulait. « Des productions théâtrales en couleurs, le plus souvent avec des femmes, avec une attirance pour les personnages étranges qui évoquent des tableaux, précise-t-elle. Nous sommes tellement bombardés de photos dans notre vie quotidienne qu’il devrait toujours y avoir quelque chose de spécial, de bizarre et d’unique dans l’image pour attirer l’attention. Quelque chose qui sort de l’ordinaire. »
C’est ce qui est à l’œuvre dans la photo qui fait la une de ce numéro, où Daniela Muttini souhaitait faire bouger « l’image de la femme mi-vierge mi-salope, qui est encore très présente dans la société latine ». Originaire de Lima, au Pérou, la photographe s’est installée à Madrid, en Espagne, il y a quelques années. À 30 ans, elle reste très attachée à la photographie analogique, au moyen format, et au travail à la chambre. Elle a poursuivi son exploration du 8e art par une formation en 2017 à l’EFTI, le Centre international de la photographie et du cinéma (Madrid), et expérimente la technique du collodion humide, en gardant un goût prononcé pour l’aspect manuel et artisanal de la photographie.
Vidéo : © Nina Peyrachon
© Daniela Muttini