Fisheye #70 : la photographie de mode montre ses griffes

Fisheye #70 : la photographie de mode montre ses griffes
© Léo Baranger
Jeune femme assise sur les marches d'un escalier, sur une plage.
© Kayla Connors

Alors que la Fashion Week parisienne vient de s’achever, Fisheye consacre son numéro #70 à la mode. Au fil des pages, photographes et spécialistes du milieu interrogent les représentations pour mettre en évidence les changements qui rythment notre société. 

Notre nouveau numéro sort en kiosque ce mercredi 12 mars. S’immisçant dans l’industrie de la mode, celui-ci s’intitule Griffes« Ce terme fait évidemment référence à la signature des maisons de couture, mais aussi à la griffe qui permet de se défendre et de proposer une autre lecture du monde, explique Benoît Baume, fondateur du magazine, dans son édito. C’est ce chemin de traverse passionnant que nous avons exploré, en proposant une autre manière de penser la relation entre la mode et la photo. Cette contribution est modeste, mais elle propose une vision qui pourrait vous troubler, et même vous plaire. » Au fil des pages de notre dossier, les stéréotypes de genre, l’engagement et les regards sur le milieu, l’avant-garde noire contemporaine, la portée des algorithmes ou encore la place de l’intelligence artificielle se révèlent dans des approches disparates.

Homme s'occupant de l'éclairage d'une séance photo de mode
© Rino Qiu
Femme couverte d'un tissu bleu, portant un masque et un haltère
© Steph Wilson
Couverture de Fisheye Magazine #70 : Griffes
156 pages
7,50 €

Récits visuels et travaux sur la représentation

Dans le sillage de notre dossier, le cahier central donne à voir les œuvres d’artistes qui officient dans ce milieu singulier. Dans ses compositions, Kayla Connors dispense un récit visuel marqué par ses influences cinématographiques. Ayant à cœur de capturer l’émotion brute, elle se plaît à détourner les codes. Samuel Edwards s’intéresse au corps et aux relations qui unissent les êtres. La mode devient dès lors le support d’une réflexion sur le désir et la vulnérabilité. Dans Self (WIP), Steph Wilson se livre à une introspection. Son engagement se déploie dans des mises en scène surréalistes qui interrogent l’image des femmes ainsi que les conventions sociales. Daniel Obasi s’inscrit dans une démarche similaire en certains aspects. De fait, le photographe articule également son travail autour de la représentation. Originaire du Nigéria, il fait partie d’une nouvelle génération d’artistes africains qui envisage la mode comme un vecteur d’émancipation. Dans une approche afrofuturiste, les revendications politiques se matérialisent alors à travers la fiction. 

Alex Dobé, Chris Rajaon et Goldie Williams Vericain nous invitent quant à eux dans les dessous d’un milieu au rythme effréné. Chacun à leur façon, les trois photographes saisissent des moments à la volée. L’émotion se devine dans des instants fragiles et une certaine poésie émane alors de leurs clichés. Leurs regards cristallisent finalement un mouvement. La mode se découvre sous un autre jour. Enfin, Rino Qiu nous montre les coulisses de l’industrie et donne à voir ce qui se cache derrière les belles images des éditoriaux et des campagnes publicitaires. À Shanghai, il immortalise ainsi le décalage qui existe avec les conditions de vie et de travail des petites mains. Souvent relayées au second plan, elles jouent pourtant un rôle essentiel. 

Retrouvez Fisheye #70 : Griffes dans les kiosques et sur notre boutique en ligne.

Rendez-vous par ici pour découvrir plus de sujets de notre dossier spécial mode. 

Extrait de Fisheye #70
© Fisheye Magazine
Extrait de Fisheye #70
© Fisheye Magazine
Extrait de Fisheye #70
© Fisheye Magazine
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