Focus #77 : La dysmorphophobie vue par Flore Prébay

Il y a 4 heures   •  
Écrit par Lou Tsatsas
05:16

Après une pause bien méritée, Focus revient, ce mois-ci, avec un épisode dédié à Flore Prébay et sa série Illusion. Un travail pictural à la beauté étrange traitant d’un trouble moderne : la dysmorphophobie. 

Vous le savez, au sein de la rédaction Fisheye, on aime autant les images que leurs récits ! C’est pourquoi nous avons lancé, en 2022, un objet multimédia dont le 77e épisode sort aujourd’hui. Au cœur des Focus, les artistes se dévoilent et partagent avec nous quelques histoires. Succédant à 76 auteurices, Flore Prébay nous emporte dans les nuances colorées d’Illusion, une série remarquée par le prix Picto de la mode où la photographie croise la peinture pour multiplier les couches, creuser les formes et tordre ses modèles – une manière pour l’artiste de nous plonger en plein cœur du sujet qu’elle aborde : la dysmorphophobie. Un trouble affectant la façon dont les personnes qui en souffrent voient leur propre corps. 

Le reflet du trouble 

« Quand j’ai commencé cette série, on sortait du confinement et on regardait beaucoup d’images, sur les réseaux sociaux (…). Je me suis posé la question de ce qu’on renvoyait, nous, en tant que photographe, en tant que faiseur·ses d’images », se souvient Flore Prébay. Dans Illusion, les nuances sont parfois sublimes, parfois criardes et toujours étranges, les vêtements deviennent une seconde peau aux pliures surréalistes et le maquillage se transforme en masque abstrait, presque étouffant. Par couche, l’autrice déforme les silhouettes, vient parasiter l’image pour la moduler en un reflet des distorsions causées par ce trouble. En résulte une collection d’images vaporeuses où les corps se fondent dans des voiles, où la gravité n’est plus respectée. Une collection qui intrigue, en floutant les frontières pour révéler une beauté inattendue dans l’imperfection imaginée. Une belle manière d’allier la technique du studio et l’engagement. « La photographie de mode était une excuse pour parler de cette problématique. Mais le problème n’est pas la mode, c’est plutôt le rapport au corps dans la société, de manière générale », conclut-elle. 

Une série à (re)découvrir dans Focus #77

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