Force et élégance

11 septembre 2019   •  
Écrit par Lou Tsatsas
Force et élégance

Sujets insolites ou tendances, faites un break avec notre curiosité de la semaine. La photographe Rosemarie Yang dévoile sur Instagram un univers minimaliste. Une galerie symbolique représentant une féminité aussi forte que délicate.

« Mon premier contact avec la photographie ? J’avais seize ans, et je documentais toutes mes journées à l’aide de mon téléphone portable »,

se souvient Rosemarie Yang. Cette artiste venue de Singapour se spécialise aujourd’hui dans la photographie de mode et la nature morte. Des créations aux tons pastel et délicats inspirées par son amour des magazines et sites dédiés à la haute couture. « Je me rappelle m’être promis de réaliser un jour de telles images. Si mes premiers pas ont été difficiles – je jonglais entre mes études, mes cours de musique et ce nouvel intérêt pour l’image – cette passion grandissante m’a aidé à me trouver », raconte l’artiste.

Minutieux et minimaliste, son univers photographique est soigneusement maîtrisé. Travaillant parfois avec des moodboards lorsqu’elle réalise des commandes, Rosemarie Yang joue avec les accessoires et la lumière pour construire des œuvres charmantes, et quelque peu surréalistes. « Contrairement à ce que l’on croit, la photographie n’est pas forcément synonyme de réalisme. J’aime déformer visuellement les choses que je capture, et créer des mises en scène saugrenues », confie-t-elle. Une fantaisie discrète, que l’on ne remarque qu’en se plongeant entièrement dans son monde lumineux.

Se faire entendre

Mains gracieuses, visages pensifs, jambes dénudées… Dans les images de Rosemarie Yang, les corps semblent se cacher et jouer avec le regardeur. « La plupart de mes photographies sont des autoportraits. Il s’agit d’une habitude que j’ai prise lorsque j’ai commencé à expérimenter », précise l’artiste, qui ne révèle presque jamais entièrement sa silhouette. Une pudeur qu’elle associe à la place de la femme photographe dans le monde industriel : une position souvent dénigrée ou même oubliée. « Le corps féminin, qu’il soit représenté à travers des zooms, des détails ou des jeux de miroir devient ainsi un moyen de mieux me connaître et de m’exprimer librement », explique-t-elle. Derrière les images se cachent de nombreux symboles, représentant ses conflits intérieurs, ses doutes et sa conscience. Une manière de se livrer à ses followers (elle est suivie par 35 000 personnes sur Instagram) avec élégance. Dans un milieu dominé par les hommes, la photographe ne cesse de développer son univers particulier. Une manière créative de se faire entendre dans une société donnant trop peu d’importance aux œuvres des artistes féminines. « Je représente une vision de la femme qui me plaît : une femme qui peut être forte, tout en restant délicate », conclut-elle.

© Rosemarie Yang© Rosemarie Yang
© Rosemarie Yang© Rosemarie Yang
© Rosemarie Yang© Rosemarie Yang
© Rosemarie Yang© Rosemarie Yang

© Rosemarie Yang

Explorez
Les secrets des météorites dévoilés par Emilia Martin
I saw a tree bearing stones in place of apples and pears © Emilia Martin
Les secrets des météorites dévoilés par Emilia Martin
Dans son livre I Saw a Tree Bearing Stones in the Place of Apples and Pears, publié chez Yogurt Editions, Emilia Martin s’intéresse au...
Il y a 2 heures   •  
Écrit par Marie Baranger
Les images de la semaine du 10 novembre 2025 : ébullition photographique 
Berceau de Moïse (Reine de la nuit), Guyane, 2025 © Sylvie Bonnot, courtesy Hangar Gallery, Brussels
Les images de la semaine du 10 novembre 2025 : ébullition photographique 
C’est l’heure du récap ! Cette semaine, les événements photographiques abondent à Paris. Voici un tour d’horizon des festivals, foires et...
16 novembre 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
5 événements photo à découvrir ce week-end
© Boby
5 événements photo à découvrir ce week-end
Ça y est, le week-end est là. Si vous prévoyez une sortie culturelle, mais ne savez pas encore où aller, voici cinq événements...
15 novembre 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Les images de la semaine du 3 novembre 2025 : les actualités de Fisheye
© Ian Cheibub
Les images de la semaine du 3 novembre 2025 : les actualités de Fisheye
C’est l’heure du récap ! Entre la parution d’un nouvel ouvrage, la sortie du numéro #74 et celle d’un épisode de Focus, la semaine a été...
09 novembre 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Nos derniers articles
Voir tous les articles
Les secrets des météorites dévoilés par Emilia Martin
I saw a tree bearing stones in place of apples and pears © Emilia Martin
Les secrets des météorites dévoilés par Emilia Martin
Dans son livre I Saw a Tree Bearing Stones in the Place of Apples and Pears, publié chez Yogurt Editions, Emilia Martin s’intéresse au...
Il y a 2 heures   •  
Écrit par Marie Baranger
Jonathan Bertin : l'impressionnisme au-delà des frontières
Silhouette urbaine, Séoul Impressionism © Jonathan Bertin
Jonathan Bertin : l’impressionnisme au-delà des frontières
Jusqu’au 20 décembre 2025, Jonathan Bertin présente, à la Galerie Porte B, un dialogue délicat entre sa Normandie natale et Séoul, ville...
20 novembre 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Emilio Azevedo : En ligne de mire
Rondônia (Comment je suis tombé amoureux d’une ligne), 2023 © Emilio Azevedo
Emilio Azevedo : En ligne de mire
Présentée dans le cadre du festival PhotoSaintGermain et au musée du Quai Branly, l'exposition Rondônia. Comment je suis tombé amoureux...
20 novembre 2025   •  
Écrit par Milena III
À la MEP, Tyler Mitchell joue avec les codes du portrait formel
The root of all that lives, 2020 © Tyler Mitchell. Courtesy de l'artiste et de la Galerie Gagosian
À la MEP, Tyler Mitchell joue avec les codes du portrait formel
Jusqu’au 25 janvier 2026, la Maison européenne de la photographie présente la première exposition personnelle de Tyler Mitchell en...
19 novembre 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet