Annabelle Lourenço et Cyprien Nozières avaient prévu leur séjour au Japon de longue date lorsque la catastrophe a eu lieu. Le 11 mars 2011, l’Archipel est secoué pendant six minutes par un séisme de magnitude 9, le plus violent de son histoire. L’effet secondaire : un tsunami qui ravage des milliers d’habitations, faisant 20 000 victimes. Le tremblement de terre provoque enfin un accident nucléaire d’envergure : une fissure dans la centrale de Fukishima-Daiichi située au nord-est du pays.
Annabelle raconte : « Le frère de Cyprien habite à Tokyo… Lorsque la catastrophe a eu lieu, nous n’avions pas envie d’annuler nos billets. On a maintenu notre voyage. Mais il était hors de question de se contenter de faire du tourisme. Il fallait que nous fassions quelque chose. »
Ils sont restés trois semaines sur place et ont voyagé entre Tokyo, la capitale, la préfecture de Miyagi proche de l’épicentre du séisme et Fukushima : « On ne voulait pas s’intéresser seulement aux dégâts de la catastrophe et aux victimes. Mais plutôt sur la reconstruction. » Le duo s’est notamment focalisé sur la contamination des denrées alimentaires, infectées par les dépôts radioactifs qui s’étendent jusqu’à 250 kilomètres autour de la centrale.
Quelques mois plus tard leur webdocumentaire La Fissure voyait le jour. Un intelligent mélange de photographie documentaire, d’animations ludiques et poétiques. Cette belle production illustre la détermination de la population à se reconstruire après une catastrophe de laquelle le Japon, qui ambitionne aujourd’hui de relancer son parc nucléaire, ne s’est pas encore relevé.