
Hamza Ashraf navigue dans le fleuve des sentiments amoureux et compose We’re Just Trying to Learn How to Love, un zine, autoédité, qui retrace un parcours à travers les émotions, autant personnel qu’universel.
Qu’est-ce que l’amour ? Que ressent-on lors d’un coup de foudre ou face à une séparation ? Comment préserver son individualité au sein d’une relation ? Autant de questions qui nous assaillent lorsqu’il s’agit de sentiments amoureux. Au lendemain des confinements imposés par la pandémie de Covid‑19, Hamza Ashraf, artiste visuel installé à Leeds, entreprend un projet d’exploration personnelle sur la poursuite de l’amour, ses échecs, la vulnérabilité et les leçons qui en découlent. « À ce moment-là, j’ai vécu une série de ruptures amoureuses. Je documentais les émotions qui me traversaient dans mon journal intime, mais aussi dans des vidéos », précise-t-il. We’re Just Trying to Learn How to Love se dessine. Composé de mots, d’images, d’archives ou de lettres, ce zine, publié en 2024, dévoile, à travers ratures, taches d’encre et instants saisis dans la douceur de la chambre, des histoires universelles : tomber amoureux·se puis sombrer dans le désamour, guérir, grandir et comprendre ce que cela signifie pour soi. Au fil des pages, la définition de l’amour se tord et se métamorphose. « Je pense qu’avant, je le concevais comme dans les films, où il fallait être quelqu’un d’autre que soi, toujours faire passer les besoins des autres avant les siens. Aujourd’hui, je l’envisage comme un sentiment plus calme, une émotion ou une idée qui peut exister en tant que telle », analyse l’artiste.


De la plume à l’image
Tout prend racine dans les carnets d’Hamza Ashraf – il en est à son septième. « L’écriture est mon médium de prédilection. Cela me permet de comprendre ce que je ressens, de naviguer dans ma conception de l’amour, de me poser des questions importantes », confie-t-il. Il puise alors dans ses journaux intimes des phrases qu’il transforme en poèmes, lesquels prennent vie dans We’re Just Trying to Learn How to Love. Ces vers répondent aux images. Le grain monochrome, les couleurs chaudes et la douceur voilée des polaroïds s’entremêlent de façon presque chronologique, révélant un véritable cheminement amoureux. Les ruptures se traduisent par des autoportraits solitaires de l’artiste.
Puis, des couples s’enlacent, se réveillent dans les bras l’un de l’autre. Des mains se tiennent et des bouches s’effleurent. Vers la fin du zine, Hamza Ashraf est accompagné d’un nouveau compagnon. « C’était le tout début de notre relation, en décembre 2023. Nous sommes dans une chambre, heureux. Ces images comptent parmi mes préférées. Je crois que cela valait la peine de les inclure dans le livre, je voulais aussi montrer une sorte de progression vers ce moment, même si ce n’était pas une décision consciente de ma part », explique-t-il. Cet homme partage toujours la vie de l’auteur à ce jour. « Quand je revisite ce projet, je continue de penser que mes écrits témoignaient très honnêtement de ce que je ressentais, mais d’une certaine manière, je vois à quel point l’amour a changé pour moi aujourd’hui. »
Cet article est à retrouver dans son intégralité dans Fisheye #73.





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