Le nouveau hors-série de Fisheye, consacré à la réalité virtuelle est sorti ! Au menu, 100 pages d’immersion dans les mondes délirants d’artistes contemporains. Un véritable panorama de cet art futuriste.
Depuis six ans, la réalité virtuelle élargit les horizons de l’art. Une petite révolution qu’on peut rapprocher de l’éclosion d’Internet dans les années 1990. Les artistes réalité virtuelle (VR) bouleversent tout ce que l’on connaît de l’art. « Ce qui est passionnant, c’est le défrichage, l’expérimentation », explique Fabien, de Fabbula, rédacteur en chef invité de ce numéro spécial. « On assiste à la création d’une notion de langage, et de grammaire ». Si la VR est un art en plein développement, son évolution doit se faire avec précaution. « Il peut être dangereux d’établir des règles, puisqu’elles rétrécissent le champ des possibles », ajoute Fabien. Les artistes ne sont freinés que par leur propre imagination, un terrain d’expérimentation sans fin, qui conduit à de merveilleuses créations. À travers 100 pages, Fisheye donne à voir un aperçu de cette créativité, tandis que les artistes présentés – désormais loin d’être débutants – perfectionnent leur esthétique.
La parole aux artistes
Ces dernières années, par le biais de Fabbula, Fabien a développé un véritable observatoire des créations immersives. Les travaux présentés dans ce hors-série forment des créations poignantes, au contenu réfléchi. « J’ai choisi ces artistes pour leur radicalité, la liberté de leur propos, la nature de leurs intentions », confie Fabien. « L’idée était de faire exister ces créations de réalité qui font germer en nous de nouvelles façons de voir ». Parmi la sélection, la création numérique de Morehshin Allahyari, artiste iranienne vivant à New York depuis dix ans. En s’inspirant de mythologies orientales, Morehshin imagine l’histoire d’une déesse menaçante à la force ravageuse. Une entité aux pouvoirs redoutables, et à la grande connaissance – une sagesse qui effraie les peuples. L’humanité construit alors un mur pour se protéger de ce fléau. En contrepoint de ce récit mythologique, les thèmes de l’immigration, des frontières et de la peur de l’autre font surface. Une création VR aux interprétations multiples.
Dans ce hors-série, Fisheye s’applique à présenter un éventail de créations novatrices, fruits d’un engouement qui ne cesse de s’amplifier. « C’est une discipline particulièrement populaire aux États-Unis, en Allemagne et en France », précise Fabien. Un art numérique, cousin de la photographie. « La photogrammétrie – cette technique permettant de passer d’un lieu photographié à une image 100% recréée de ce même lieu – est une véritable traduction de ce que les photographes savent faire ». Une véritable révolution dans le paysage de la création contemporaine.
In the eyes of the animal © Marshmallow
Recall © Julia Spiers & Ferdinand Dervieux
View of Harbor © Jon Rafman
Vidéo : © Nina Peyrachon Berthelet
Dans le cadre des Rencontres d’Arles, Fisheye organise la troisième édition du festival artistique de la réalité virtuelle. Le 4 juillet, après l’annonce des lauréats, l’équipe du festival vous invite à faire la fête, venez nombreux ! Plus d’informations ici.
Image d’ouverture : © alpha_rats & Vladimir Storm