Jean Gaumy installé à l’Académie des beaux-arts

10 octobre 2018   •  
Écrit par Lou Tsatsas
Jean Gaumy installé à l'Académie des beaux-arts

Mercredi 10 octobre. Le photographe Jean Gaumy vient d’être officiellement installé à l’Académie des beaux-arts, par son confrère Paul Andreu. Une cérémonie prestigieuse à l’issue de laquelle il a reçu son épée d’académicien.

Membre de l’académie depuis avril 2016, Jean Gaumy a été officiellement installé le 10 octobre. Il rejoint ainsi les 59 membres de l’Académie des beaux-arts, une des cinq académies composant l’Institut de France. Divisée en 8 sections artistiques (peinture, sculpture, architecture, gravure, composition musicale, cinéma et audiovisuel, photographie, membres libres et membres associés étrangers), celle-ci s’attache à promouvoir et encourager la création artistique. Parmi ses missions de soutien, de nombreux prix décernés chaque année, ainsi qu’une politique de partenariats avec des institutions culturelles – notamment la Fondation Paul Marmottan, la Fondation Claude Monet ou encore la Vila Ephrussi de Rothschild.

Un parcours photographique récompensé

Littéraire de formation Jean Gaumy rejoint l’agence Gamma à la demande de Raymond Depardon en 1973, puis l’agence Magnum en 1977. Il est l’un d’un des premiers à représenter les milieux hospitalier et carcéral en photographie. Au cours de sa carrière, il réalise de nombreux travaux sur les huis clos humains et voyage jusqu’en Iran – durant la guerre contre l’Irak – afin d’immortaliser le conflit. Il s’intéresse également à l’univers maritime, part en mer, des falaises normandes à l’Arctique, et vit même quatre mois dans un sous-marin.

Le photographe devait être installé par son confrère Paul Andreu, membre de la section d’architecture, mais la santé de ce dernier l’a empêché de venir prononcer son discours. C’est finalement le président de l’Académie, Patrick de Carolis, qui le lira pour lui. Très ému, Jean Gaumy prend ensuite la parole, et rappelle que « nous sommes ici parce que nous nous devons d’être au service de », et promet d’être « attentif aux nouvelles formes d’art, aux nouvelles disciplines ». Yves Copens, de l’Académie des sciences, lui a ensuite remis son épée d’académicien : une copie 3D d’une rare spatule pisciforme de l’art mobilier paléolithique. Un savant mélange entre la technique la plus moderne de reproduction, et la création de nos ancêtres. Un objet à la forme d’une créature aquatique, hommage au travail de Jean Gaumy, qui, en l’observant déclare « pour un photographe, avoir cela devant soi, c’est le défi du temps ».

Si le parcours épatant de l’artiste est ainsi récompensé justement, l’addition d’un nouvel homme photographe au sein de l’Académie soulève des interrogations, déjà formulées par Yann Arthus-Bertrand, lors de la cérémonie d’installation de Sebastião Salgado en 2017. Des doutes qui se renforcent lorsque Jean Gaumy cite quatre de ses modèles – Jacques Lartigue, Marc Riboud, Gilles Caron et Claude Raymond Ditivon, tous des hommes. Paul Andreu, dans son discours écrit « Nous devons renoncer à la rigidité (…) nous ne voulons pas être une étrange tribu ». Comptant seulement six femmes sur ses 59 membres, l’Académie des beaux-arts se tournera-t-elle un jour vers une parité ?

© Jean Gaumy© Jean Gaumy

© Jean Gaumy

© Jean Gaumy© Jean Gaumy

© Jean Gaumy

© Jean Gaumy / Magnum Photo

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