Joachim Romain fête ses 20 ans de carrière avec des évènements qui prendront place tout au long de l’année. Expositions, livre et collaboration avec son père, l’artiste retrace pour nous son parcours engagé et son évolution artistique.
Ce n’est pas tous les jours que l’on a 20 ans de carrière ! Joachim Romain l’a bien compris et a saisi l’occasion pour mettre à l’honneur son art photographique et plastique qu’il développe depuis deux décennies. Pour cet anniversaire, il a eu « envie de marquer le coup » et a déjà exposé à plusieurs reprises, installé des œuvres, collaboré avec divers artistes mais aussi avec Plissé de France. Que ce soit en France ou dans le monde – Miami ou encore Bruxelles –, Joachim Romain voit les choses en grand et prévoit nombre d’évènements pour le deuxième semestre 2023.
Entre la sortie d’un livre retraçant son parcours artistique et une collaboration avec le 9ème Concept, l’artiste revient où tout a commencé, au Havre, notamment à travers une exposition en duo avec son père, artiste peintre, qui lui tient particulièrement à cœur. « Qui ne trouverait pas ça génial ? », s’émerveille le photographe lorsqu’on lui parle de cette association. Proche de ses racines, il reste fidèle à celles et ceux qui l’entourent. Alors que sa toute première exposition s’est faite chez son coiffeur, Joachim Romain décide d’y exposer des années plus tard. « J’avais envie de fêter ces 20 ans avec les gens qui m’ont inspiré, qui m’ont aidé et suivi pendant ces années », déclare-t-il.
L’art de l’engagement
C’est au niveau du port de sa ville d’origine qu’il fait ses armes dans l’art urbain, il y a une vingtaine d’années. Équipé de son appareil photo, Joachim Romain se prend de passion pour ce qui l’entoure et arrête son regard sur les couches d’informations présentent dans les affiches, conséquences d’une société de consommation de masse. Son travail n’aura de cesse de se développer tout en gardant cet esprit critique sociétal.
Travaillant avec ce que la ville lui offre – usure urbaine naturelle et éléments typographiques –, il s’adonne à des expériences de lacération d’affiches dans la rue. Un art engagé qui va prendre de l’ampleur lorsqu’il décide de l’utiliser pour révéler notre époque. Nos yeux, constamment happés par des images aussi bien dans les villes que sur Internet, rappellent indéniablement la frénésie d’achat. Fort de son expérience en graphisme et dans le numérique, il crée alors sa série Fast Shop, en 2009, réalisée à partir de prises de vues de sites de ventes en ligne. « Il y a eu beaucoup de recherche parce que lorsqu’on est sur Internet on nous propose toujours les mêmes choses. Il a fallu que je trouve des alternatives. Puis ce sont des photos que je prends avec un temps de pause plus ou moins long, il y a eu des difficultés techniques, notamment avec l’écran de l’ordinateur qui renvoie un rendu particulier une fois photographié », confie l’artiste.
Utilisant un effet de sublimation qui se rapproche de l’écran, ses images dévoilent des corps disparaissant presque, métaphore d’une consommation expéditive. Il déchire, découpe ou brûle ses images a posteriori, les transformant ainsi en des œuvres uniques prenant parfois la forme de sculptures. « J’aime vraiment faire des installations, cela permet d’aller plus loin avec l’œuvre. J’essaye de voir comment je peux avancer avec ma photo tout en essayant d’être le plus proche de mon sujet », explique Joachim Romain.
Sa fascination pour les portraits et celle qu’il nourrit pour l’art urbain se mêlent afin de créer des œuvres qui ont été mis à l’épreuve du temps. Cette fusion de ses différentes visions artistiques en fait ressortir tout le propos. L’engagement de Joachim Romain à travers son art reste intact depuis 20 ans et le sera surement toujours dans les deux décennies à venir !