Julien Lasota lance un cri d’amour à notre Terre

22 septembre 2021   •  
Écrit par Lou Tsatsas
Julien Lasota lance un cri d’amour à notre Terre

Avec Carbone 14, le photographe français Julien Lasota représente une nature monochrome et resplendissante. Un hommage brut et sincère à notre planète et à ses ressources.

« L’environnement est propice à tous les scénarios. Imaginez-vous revêtir un costume de votre choix, qu’il soit celui de l’aventurière, de l’explorateur, des amoureux qui flirtent, du pêcheur qui fend le brouillard jusqu’à la rivière, ou même de la vieille en sabots de caoutchouc qui vient ici faire le point… ».

Avec ces mots, Julien Lasota invite le regardeur à un voyage en pleine nature. Un périple monochrome où il est libre de se glisser dans la peau de n’importe quel personnage, et de plonger, avec insouciance et volupté, dans un espace immaculé.

C’est en 2013, lors d’un voyage, que le photographe dijonnais découvre le plaisir des réaliser des images. Depuis, il construit des séries brutes et sensorielles, gouvernées par ses émotions du moment. « Avec Carbone 14, j’avais initialement pour objectif de faire des photos qui n’étaient liées à aucun de mes projets. Je m’interrogeais : comment pouvoir retenir l’attention des gens qui les regardent ? Peuvent-ils se les approprier ? Puis-je mobiliser leurs esprits et les plonger dans un univers tendre et rassurant ? », confie-t-il. Véritable promenade métaphorique dans un monde sauvage, à l’abris de la main de l’homme, la série entend souligner « la beauté du monde qui nous entoure, et le partage de moments simples ».

© Julien Lasota© Julien Lasota

L’éloge de l’insouciance

Si l’on devine l’engagement écologique de Julien Lasota face aux images, celui-ci espère avant tout sublimer les nombreuses ressources dont dispose notre planète. « Reconnaissons l’incroyable chance que nous avons d’évoluer sur Terre : son emplacement dans notre système solaire, sa composition, son satellite naturel, sa chimie complexe, son atmosphère sont une infime partie des paramètres qui rendent la vie propice… », précise-t-il. En noir et blanc, ses clichés quittent la sphère du réalisme pour faire appel au fantasmé, à l’onirique. Débarrassée du spectre de couleurs, chaque œuvre marque par sa composition, ses contrastes. Un nuancier restreint permettant « de mettre tout le monde d’accord ». « J’entends par là que l’œil est moins distrait, et va à l’essentiel. Je trouve au monochrome quelque chose d’intense et de solennel », poursuit-il.

Inspiré par les paysages picturaux de Paul Cupido, Letizia Le Fur ou encore Stéphane Lavoué, et bercé par ses propres souvenirs – des nuits à la belle étoile entre amis, le parfum du thym et de l’ail sur les mains de sa grand-mère, les réunions familiales au bord de la rivière… – Julien Lasota fait de Carbone 14 un carnet intime convoquant sa propre vision du beau, du poétique. « C’est se lever avec le sourire, les regards qui se croisent, le feu qui crépite, un arbre qui pousse… C’est aussi ma mère, dans mes bras », ajoute l’auteur. Comme un cri de joie arraché de sa poitrine, le projet fait l’éloge de l’insouciance. Une insouciance qui défie les âges et les générations. Une insouciance qui refuse de mourir, ou de flétrir, malgré les mises en garde d’un monde qui va mal. Une insouciance contagieuse, qui parvient à faire perdurer les traces d’un rire sur les visages des passants. « C’est à la fois brutal et sincère, toujours », conclut-il.

© Julien Lasota© Julien Lasota

© Julien Lasota

© Julien Lasota© Julien Lasota
© Julien Lasota© Julien Lasota

© Julien Lasota

© Julien Lasota

Explorez
Mikiya Takimoto, en quête d’équilibre
© Mikiya Takimoto
Mikiya Takimoto, en quête d’équilibre
Photographe et chef opérateur japonais, Mikiya Takimoto explore en permanence les possibilités de l’image. Paysages silencieux...
17 avril 2025   •  
Écrit par Milena III
BMW ART MAKERS : Raphaëlle Peria et Fanny Robin révèlent la nature qui disparaît
Raphaëlle Peria, Arpenter le passé, grattage sur impression sur papier cuivré, 40x60cm, 2025 © Raphaëlle Peria / BMW ART MAKERS
BMW ART MAKERS : Raphaëlle Peria et Fanny Robin révèlent la nature qui disparaît
Raphaëlle Peria et Fanny Robin, l’artiste et la curatrice lauréates de la quatrième édition du BMW ART MAKERS, ont ouvert les portes de...
11 avril 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Le langage des fleurs selon des photographes de Fisheye
© Jana Sojka
Le langage des fleurs selon des photographes de Fisheye
Les photographes de Fisheye ne cessent de raconter les préoccupations de notre époque. Parmi les motifs qui reviennent fréquemment se...
20 mars 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
La sélection Instagram #498 : timides bourgeons
© Ellie Carty / Instagram
La sélection Instagram #498 : timides bourgeons
Les journées rallongent, les rayons du soleil transpercent les nuages, les feuilles renaissent sur les arbres nus, les fleurs montrent le...
18 mars 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Nos derniers articles
Voir tous les articles
Mikiya Takimoto, en quête d’équilibre
© Mikiya Takimoto
Mikiya Takimoto, en quête d’équilibre
Photographe et chef opérateur japonais, Mikiya Takimoto explore en permanence les possibilités de l’image. Paysages silencieux...
17 avril 2025   •  
Écrit par Milena III
Basile Pelletier et Sølve Sundsbø conversent : « La curiosité est ma principale source d'inspiration »
Le linge, 2021 © Basile Pelletier
Basile Pelletier et Sølve Sundsbø conversent : « La curiosité est ma principale source d’inspiration »
Le jeune talent Basile Pelletier, 21 ans, ancien élève de la section art et image de l’école Kourtrajmé, échange avec le photographe...
17 avril 2025   •  
Écrit par Cassandre Thomas
Patricia Voulgaris, entre rêves et réminiscences
© Patricia Voulgaris
Patricia Voulgaris, entre rêves et réminiscences
L’artiste Patricia Voulgaris ancre sa pratique dans un dialogue entre réalité et fiction. À travers le noir et blanc, elle crée...
16 avril 2025   •  
Écrit par Costanza Spina
Acedia de Louise Desnos : la douceur de la paresse 
© Louise Desnos
Acedia de Louise Desnos : la douceur de la paresse 
Entre lumière suspendue et tendre mélancolie, Louise Desnos dévoile Acedia, un projet photographique au long cours, sensible et...
16 avril 2025   •  
Écrit par Cassandre Thomas