« Mon premier souvenir avec le médium photographique remonte à l’enfance. J’adorais observer les choses à travers le viseur du reflex de mon père. Je ne prenais pas de photos, je me contentais de regarder. Au cours de vacances en Sicile, alors que j’étais adolescent, j’ai tiré mes premières pellicules en noir et blanc. À mon retour, j’ai eu l’occasion de les développer et de les imprimer dans une chambre noire. Ce fut une sorte de coup de foudre. Depuis, le 8e art est devenu un partenaire de vie », raconte Carlo Piro. Diplômé de l’Istituto Marangoni de Florence, le photographe de mode toscan a toujours observé les êtres qu’il croise avec curiosité. Leurs façons de se mouvoir et surtout de se vêtir sont autant de détails que d’indices sur leur personnalité. Ses compositions à la fois sobres et solaires traduisent ainsi ce « contact empathique » qu’il tient à établir avec ses sujets, qu’il s’agisse d’une personne, d’une ombre, d’un paysage ou d’une fleur. « Je n’aime pas l’ostentation. Je préfère représenter les femmes et les hommes dans leur spontanéité, en recherchant la fragilité. J’apprécie la beauté quand elle est inconsciente. Je me retrouve dans le female gaze que je considère souvent plus élégant. Cette poésie est plus proche de la mienne que celle que l’on attribue traditionnellement au male gaze. Cela dit, je n’en fais pas une question de genre, mais seulement de sensibilité du regard », conclut-il.
© Carlo Piro