« Citoyen du monde », c’est ainsi que Vincent Perez aime à se définir. Sans doute à cause de ses origines qui mêlent la Suisse, où il est né, à l’Espagne et l’Allemagne d’où sont issus ses parents. Et on pourrait y ajouter le Sénégal, le pays de naissance de sa femme… Mais c’est en Russie que l’acteur et réalisateur a décidé de renouer avec ses premières amours photographiques. Un pays où il va depuis une vingtaine d’années et qui l’inspire.
« La Russie fait partie de ma vie. Difficile d’expliquer pourquoi… “Le cœur des Russes est aussi vaste que la Russie” »,
reprend l’acteur en citant Dostoïevski dans L’Idiot. Un sentiment qui est aussi le sien et que l’on retrouve en parcourant les portraits de ces femmes et de ces hommes rencontrés lors de ses différents voyages. Acteurs de théâtre, personnages de cirque, danseuses classiques, artistes dans leurs ateliers, jeunes mariés, anciens combattants ou médaillés du travail, on sent dans ces corps et ces visages une fierté empreinte de nostalgie. Peut-être quelque chose qui s’approche de ce que l’on nomme communément l’âme slave.
Ambivalence
Les années Union soviétique ont accaparé l’identité des Russes. L’individualisme s’est rangé derrière l’idéologie du communisme. Aujourd’hui certains Russes semblent regretter cette période, disant que la vie d’avant était plus facile. Aujourd’hui leur vie est complexe, partagée entre un besoin d’émancipation individuelle et une retenue profondément liée à l’histoire du pays. Cette ambivalence incarne l’âme slave telle que je me la représente , précise Vincent Perez
Avant de s’orienter vers une carrière d’acteur et de réalisateur, Vincent Perez a suivi une formation de photographe à Vevey, en Suisse, et c’est donc en technicien averti qu’il a repris son boîtier pour réaliser cette série de portraits. « La nécessité de me replonger dans la photographie est devenue incontournable. Elle est revenue comme un élément restructurant dans une période de ma vie où j’avais besoin de faire un travail sur moi-même, explique l’acteur. J’ai utilisé le moyen format Pentax 645 avec une seule optique, le 45 mm et, pour beaucoup d’images, je me suis servi d’un flash ring atténué par un diffuseur circulaire. Je voulais faire ressortir les détails de l’image et les couleurs. » Cette série sur Les Russes – actuellement présentée à la MEP avec d’autres portraits réalisés à Paris pour cette exposition – fera l’objet d’une publication à l’automne aux éditions Robert Delpire, accompagnée d’une contribution de l’écrivain Olivier Rolin.
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L’exposition :
Identités
Jusqu’au 9 avril 2017
Maison européenne de la photographie
5/7 rue de Fourcy, Paris (75)
www.mep-fr.org